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Le quotidien d'autrefois à travers les us et coutumes

Entre autres...

Qui se souvient encore d'un gardien d'oies dont le dernier d'entre-eux oeuvra jusque vers 1925 ?

Le dernier fut affublé du nom de "
Botschgaï Blasi" on en connait même le nom et prénom, il s'appela : Blaise Deckert. Que signifia Botschgaï ?

Blaise Deckert, homme fort humble habita dans l'actuelle rue du Château d'Eau dans une toute petite maisonnette qui se situa entre la propriété de Jean-Pierre et Huguette Béringer et Jean-Paul et Marine Renner. La maisonnette fut de la taille de la chapelle de l'Allmenfeld !

Qui se souvient d'un gardien de cochons dont le dernier oeuvra à Blodelsheim jusque vers 1910 ?
 

Le matin le gardien des oies les rameuta des différentes propriétés du village pour les emmener en pâture soit au sud, soit au nord du village... le soir venu, il ramena ces bêtes au village. 

Il faut sans doute se l'imaginer selon ses dessins ou la photo ci-dessous.

Les anciens Blodelsheimois se souviennent du nom de Botschgaï Blasi. Il y avait donc bel et bien un gardien d'oies... et de cochons.

Ce bétail qui fut emmené sur deux lieux situés au nord et au sud du village. Celui au nord se situa dans le fossé qui longea le chemin à l'emplacement du site de l'APP actuelle. Celui au sud, fut dans une carrière à l'emplacement de l'aire de jeu au nord du château d'eau, carrière remplie d'eau par la nappe phréatique. Tous les matins les portails furent ouverts et les oies et les cochons suivirent le Botschgaï Blasi où ses prédécesseurs aux emplacements cités, idem le soir venu, c'était le retour de ce bétail dans les cours respectives. Les oies d'ailleurs tellement futées qu'elles trouvèrent ou firent parfois ce déplacement toutes seules.

Emile Decker a su retrouver sa trace, ce fut un certain Blaise Deckert, né en 1847.


Pêle-mêle : autres coutumes...

Ferme ou habitation 
 
Elles avaient chacune leur cour propre, elles étaient toutes fermées par un portail haut et opaque afin de garder l’intimité de chaque famille et éviter la curiosité du voisinage. Ces cours fermées ont toutes disparues au fil des décennies après la Seconde Guerre mondiale.
 
Literies
 
Les lits à alcôves existaient jusqu’à la première guerre mondiale.. ! On faisait le lit de la manière suivante : un drap de dessous sur lequel était posé l’oreiller, pas de drap de dessus, mais un genre de couette, ce qui n’était pas très agréable en saison froide.
 
Sabots 
 
Ils furent portés toute l’année. Ainsi Henri Decker se souvient que les enfants du garde-forestier Léon Decker, originaire du Bas-Rhin dont la famille logeait dans la maison forestière de La Baronnie entre Rumersheim-le-Haut, vinrent à pied en sabots à l'école communale jusque dans les années 1950.
 

Cuves à lessive 

Le lavage du linge fut un travail dur et pénible pour les ménagères de l’époque. Elles possédaient toutes des cuves à lessive en bois dénommées «  Zuwer ou Waschbetti » pour y laver le linge. Autrefois les femmes allaient laver leur linge au Muhlbach, mais il était resté à sec depuis la fin du 19ème siècle. En guise de savon, elles se servaient de cendres de bois qui étaient conservées dans un torchon. Le linge ainsi lavé était blanchi ensuite sur le pré. On était loin du temps de la machine à laver d’aujourd’hui…

Eclairage 

Le mode d’éclairage fut la lampe à pétrole ou la lampe à huile. A signaler que l’électricité arriva à Blodelsheim en 1912 , ce fut à n'en pas en douter un véritable évènement !

L’équipement agricole

L’équipement agricole d’avant 1910 se composait souvent de charrues avec un soc en bois très primitives munies de roues. Même les herses étaient en bois. Le travail du sol était très imparfait et la terre étant simplement soulevée et non retournée. Pour les déplacements ou pour rentée des récoltes on utilisait des charrettes à quatre roues en bois cerclées de fer.
Depuis la nuit des temps, le battage du blé se faisait exclusivement à l’aide du fléau, sur l’aire de la grange. Vers 1880 de primitives machines à battre le grain entrèrent en service, actionnées par un cheval. Un rouleau en bois triturant la paille en faisant tomber les grains qu’ils fallaient séparer de la paille. Une espèce de trieur manuel à vent servait à séparer les grains de la paille (Wéndaméhli). Il faut rajouter à ce chapitre que la première batteuse à grains mécanique à fait son apparition à Blodelsheim au début de ce 20ème siècle dont le propriétaire était Joseph DECKERT.
 
La première moissonneuse batteuse est acquise par un agriculteur de Blodelsheim en 1955. A partir de là, ce fut le déclin du battage de blé dans les granges. Ces grandes batteuses à grains sont aujourd’hui des pièces de musée.

Des pleureuses ?

Il existe aussi le souvenir lointain, l’usage de pleureuses qui existaient jusque vers 1850. Lors d’un décès, des pleureuses, en général de pauvres vieilles se mettaient au service de la famille en deuil, qui en contrepartie recevait soit des aliments ou de vieux habits provenant du défunt…. !

Pour ce faire une idée des machines utilisées au début et milieu du XXe siècle voire les photos faites aux fêtes des Moissons d'Antan organisées à Blodelsheim depuis 1990, ceci tous les deux ans, la dernière fin juillet 2022

Saints protecteurs du bétail  et autres croyances entre religion et superstition d'autrefois 

On invoqua St. Wendelin, mais parallèlement aussi Ste. Agathe, une certaine coutume voulait que des gens du voyage faisaient du porte à porte pour vendre des images pieuses de St. Agathe qu’on voyait fleurir sur les portes des étables...

Carnaval ou Fàsent ou Fàsnàcht

Il fut appelé le Bürafàsent et fut fêté le dimanche après le Mercredi des cendres et non les jours autour du lundi des Roses (Rosenmontag) et Mardi-Gras comme on pourrait le penser.Carnaval fut fêté dans les restaurants du village notamment au restaurant Thuet près de l'église, les bals attirèrent bien du monde venu de l'extérieur et des couples se sont constitués en ces fêtes.

En 1954, on nous parle encore d’une coutume de carnaval, à savoir le carnaval des paysans qui était encore bien fêté dans notre localité. Mais cette pratique est tombée peu à peu en désuétude, elle a dû perdurer jusque vers la fin des années 1950 néanmoins. Le carnaval des paysans était donc fêté le dimanche après le Mercredi des cendres, en ce jour les villageois allumèrent un énorme feu de carnaval. Une croyance prétendait que le vent qui souffle dans le brasier sera le vent dominant toute l’année.

Fàsentfiir

Un gros tas de bois fut constitué de branchages cherchés par les conscrits de l'année. Pour situer l'emplacement, il fut placé au sud de la Steïgrueb, soit la carrière qui se trouva entre la rue du Château d'Eau et le château d'eau, sur l'aire de jeu des maisons à proximité. Les conscrits et quelques personnes masquées tournoyèrent autour de ce feu jusqu'à ce que le gros tas de bois soit consumé.

Ceci a été retranscrit par Emile Decker d'une enquête faite en mairie de Blodelsheim en 1955 à laquelle ont repondu à l'enquêteur Léon Schilling (école-mairie) :
Joseph Stahl, agriculteur et maire de l'époque
Louis Sitterlé, agriculteur qui avait un oeil avisé sur son temps
Lucie Fimbel, agent communal 

Septembre 2022.

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