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Le Rhin ancestral et sa forêt

Peut-on s’imaginer le Rhin d’autrefois ?

 

Ce fleuve immémorial est la frontière naturelle entre l’Alsace et le Pays de Bade.

 

Jadis il creusa son lit sur des centaines de mètres, voir plusieurs kilomètres de large, au gré des saisons, ses bras furent multiples, et ses bancs de sables se déplacèrent selon ses eaux parfois calmes, parfois violentes et abondantes entrainant tout sur son passage, comme la crue de septembre 1852 dont les eaux inondèrent Blodelsheim et fragilisèrent le clocher de l'église, à tel point qu'il dut être renforcé par des poutres à sa base dans un premier temps. Un nouveau clocher sera construit par la suite, il fallut 10 ans pour cela et affecta les faibles finances locale durant une décennie !

 

Voici quelques plans qui permettent de se faire une idée du cheminement du Rhin à Blodelsheim avant son enrochement au milieu du XIXe siècle.
Le Rhin étant une frontière il y eut des postes de surveillance, les gardes-frontière logèrent dans des redoutes. En voici un plan de 1778.
Plan de 1750 ~
Même plan du Rhin pas encore rectifié de 1766
Plan de 1785
Plan de 1838

Le Rhin fut une zone frontière, des maisons de garde appelées "redoutes" permirent d'héberger des douaniers à une époque où le Rhin ne fut pas encore rectifié.

Voici un texte daté de 1778 qui évoque la reconstruction d’une Redoute sur les berges du Rhin à Blodelsheim

 

Construction appelée « Redoute » ou corps de garde située sur les bords du Rhin de la commune de Blodelsheim. Cette bâtisse servait à garder et surveiller la frontière franco-allemande. Une de ces redoutes risquait d’être emmenée par le courant capricieux du fleuve et nécessitait son déplacement. Voila ce qui ressort du rapport d’un inspecteur des Îles et Redoutes, Monsieur BRODHAG du mois d’avril 1778.

 

Rendu sur les lieux avec le prévôt de Blodelsheim, les autorités ont reconnu qu’on ne peut se dispenser de reconstruire ce corps de garde sur un nouvel emplacement du ban communal en l’éloignant d’environ 150 toises ( 250 m. ) du bord du Rhin. Le Rhin ayant déjà détruit le parapet, on était obligé de démolir la construction avec le logement pour récupérer des matériaux tout en récupérant 800 tuiles et du bois de charpente en mauvais état qu’on a stocké dans une grange communale.

 

Un nouvel emplacement pour la future construction est choisi, Un plan est défini et les côtes pour le nouveau bâtiment sont de 40 pieds de long sur 19 de large. Si besoin la maison sera protégée d’un fossé avec parapet tel que l’ancienne était équipée, un terrain d’un journal (1) est prévu pour tirer les subsistances des gardes.

 

Après avoir fait l’implantation du dit bâtiment, Jean Georges MUNDWILLER, entrepreneur de maçonnerie de Blodelsheim s’est engagé pour le prix de 150 livres. Ce prix comprend l’élévation des fondations sur un terrain solide, les murs exécutés en bonne maçonnerie dosé de chaux et de sable, seront murés toutes les intersections des cloisons entre le bois d’assemblage en bon moëllon, crépis extérieur avec mortier de bourre et en « Besenwurff », la construction d’une cheminé et une hotte en briques réfractaires en duite à l’intérieur, ainsi qu’une embouchure de fourneau en pierre à feu.

 

Les moëllons sont à acheter à Schliengen en Brisgau au prix de 25 livres la toise-cube livré au bord du Rhin. Il faut également 900 grosses briques au prix de 40 sols le cent, et  900 petites briques à 3 deniers le cent. Pour la charpente les arbres sont à choisir dans la forêt environnante. Le bois débité produisant des copeaux  et les branchages restantes seront vendu au profit des propriétaires ayant fournis les arbres.

 

Pour l’équipement interne il est prévu d’installer un lit de camp en madriers rabotés, 3 portes doublées, des volets rabotés installés par menuiserie. Une crèche en bois sera fournie pour l’étable, une échelle intérieure sera mise en place pour monter au grenier etc….

 

Condition de mise en œuvre et mise sous toit du bâtiment en l’espace de neuf semaines au plus, le restant sera fait dans les trois semaines suivantes. Le paiement de l’entrepreneur se fera pour un premier tiers quand la charpente sera en place, le 2èmetiers quand les planches du grenier seront fixées et le solde quand l’ensemble est terminé et visité par nous et reconnu sans défaut.

 

Le 8 avril 1778                     ADHR de Colmar – Texte classé en Série C 1183

 

Emile DECKER – Blodelsheim

Fichier : redoute

Texte présenté dans le Mi Dorf N° 18 décembre 1992

​

 

Cejourd’hui 12 avril 1778, en exécution de l’ordonnance de renvoi de Monsieur DESMARAIS Subdélégué Général à Mons. de CLINCHAMPS du 18 janvier dernier mise en tête du procès verbal ci-joint N° 6028 dressé par le Sieur BRODHAG, Inspecteur des Iles et Redoutes du Rhin, expéditif de la nécessité où l’on se trouve de reconstruire le corps de garde de la redoute de Blodelsheim sise sur le Ban de Neuenburg.

 

Nous nous sommes rendu à Blodelsheim et de là sur les lieux, on était accompagné du Sieur BRODHAG et du Prévôt de Blodelsheim. Nous avons reconnu qu’effectivement l’on ne peut se dispenser de reconstruire cette redoute sur un nouvel emplacement, ce dans le même ban eu l’éloignant d’environ cent cinquante toises (1 toise = 1,68 mètre, ou environ 150 mètres ) du bord du Rhin vu que le fossé et le parapet à l’angle flanqué sont déjà détruit par le Rhin et qu’on a été obligé de démolir le corps de garde avec le logement du garde dont on n’a pu tirer du bois pourri que de 14 livres et les tuiles au nombre se 800 restées  extirpée et ont été déposées dans une grange communale de Blodelsheim.

 

Et nous avons de suite marqué avec des piquets le nouvel emplacement qui nous à été désigné et que nous avons aussi reconnu être le plus propre à cet établissement. Le nouveau bâtiment aura 40 pieds de long et 19 pieds de large.

 

Nous aurons la face vers le Rhin et suivant la distribution figurée d’autre part, qu’on pourra au besoin entouré d’un fossé avec un parapet tel que l’ancienne maison de garde et son petit terrain de l’étendu de celui dont il jouissait d’à peu près un journal du pays pour en tirer subsistance.

 

Et après avoir figurer sur les dits lieux, le dit bâtiment dont il s’agit Jean Georges MUNDWILLER entrepreneur maçon de Blodelsheim présent s’en soumis et s’engage pour le prix et somme en bloc de cent cinquante livres d’élever les fondations de les établir sur le solide terrain bien de niveau à deux pieds de profondeur et qui seront en outre élevé d’un pied six pouces au dessus du sol, ce qui fait ensemble trois pieds six pouces sur un pied six pouces d’épaisseur.

 

En bonne maçonnerie bien lissée, crépissage avec du mortier raisonnablement dosé de chaux et de sable, de murer toutes les intersections des cloisons entre le bois d’assemblage en bon moellons à bain du même mortier, de piquées les dits bois à l’extérieur, les garnir de clous sans nombre et espacer de deux pouces au plus loin l’un de l’autre pour fixer les crépissages dont ils seront revêtu avec du mortier mêlé de bourre et en « Besenwurff ». De fonder la maçonnerie de la cheminée de la même épaisseur.

 

Pour la maison le surplus de la cheminé en brique posée de plat jusque en dessous de la plainte et la hotte avec le tuyau en brique posé de chambrés, enduite à  l’intérieur et crépie aussi en « Besenwurff » à l’extérieur, de mettre une mouture et embouchure de fourneau en pierre propre à feu.

Que les 4 et demi de toises cubes de moellons sont à prendre aux environs de Schliengen en Brisgau qui coutent 25 livres la toise livrée au bord du Rhin. Les 900 briques coutent 40 sols le cent. Les 900 petites briques au prix de 3 deniers le cent.

 

Choisir les arbres dans la forêt, ceux en chêne pour les angles seront de 11 à 12 pouces pour l’équarrissage, l’assemblage des cloisons de 7 à 8 pouces, les poteaux de 9 sur 9 pouces. Espacer de 2 pieds de milieu à milieu les cloisons de refend de 6 à 6 pouces en bois d’orme. Les trois fermes droites et celle d’angles et demi ferme du milieu des croupes dont les jambes de forces seront de 13 pouces de largeur, au dessus sur 6 pouces d’épaisseur. Ce pour les lucarnes l’assemblage sera de 6 à 6 pouces.

 

L’assemblage du soutènement du lit de camp de 6 à 7 pouces, les raimaux au gite des plancher en chêne et qu’il sciera et débitera les bois pour la production des dits assemblages, les copeaux ainsi que les branchages seront vendu publiquement au profit des propriétaires des îles où les arbres seront pris. 

Derrière la cheminé qu’il clouera le plancher inférieur jointif et les rabotera au ristbord , le plancher du grenier brute mais assemblé avec feuillure mais clouer seulement l’année suivante. Le lit de camp en madrier aussi raboté au ristlard ? (ristbord). Il fera trois portes doublées en assemblage et sur les panneaux dont les planches seront rabotées et clouées à fort clous. Les traverses des portes embranchées, les volets rabotés avec pareilles traverses.

 

Une crèche en bois et madriers pour l’étable, il sera fourni une échelle pour monter au grenier par l’ouverture qui sera laissé au plancher. Il sera fixé un bloc pour servir de marche vis-à-vis des portes du poêle et du corps de garde. Il coupera les perches qui servirons aux échafaudages du maçon pour la somme de 300 livres à condition qu’il mettra le bâtiment sous toit en l’espace de neuf semaines au plus et que le reste soit fait dans trois semaines après que le maçon aura terminé. 

 

L’entrepreneur est payé suivant contrat : le premier tiers sera versé quand tout les bois seront assemblés et la charpente montée, le 2ème tiers sera payé quand les planchers seront en

places et le 3ème et dernier versement quand tout sera perfectionné ou visité par nous reconnu et  sans défaut.

 

HABERTHUR

 

Avait été présenté pour caution par le maçon Jean Georges MUNDWILLER.

 

 

Texte classé aux ADHR de Colmar en Série C 1183

 

Lettre envoyée à Mons. CLINCHAMP pour vérifier à Strasbourg  le 28 janvier 1778 – N° 6028

 

Je soussigné Jean Baptiste BRODHAG, inspecteur des îles et Redoutes du Rhin depuis Chalampé jusqu’à y compris Nambsheim, certifie par la présente qu’en faisant une tournée dans les îles du Rhin dépendant de mon inspection, ai remarqué que la Redoute de Blodelsheim située au bord du Rhin, est fortement attaquée par le Rhin même.

 

Le dit Rhin en a déjà enlevé la moitié du rempart qui la garantissant des tractations du Rhin, en sorte que j’ai reconnu de là que la dite Redoute est en danger d’être bientôt enlevé par le dit Rhin, de quoi j’ai dressé le présent Procès Verbal pour être ensuite envoyé à Monseigneur l’Intendant pour être donné telle ordonnance qu’il appartiendra.

 

Fait à Blodelsheim le 28 janvier 1778

 

 

Emile DECKER – Blodelsheim, 2014

Une forêt appelée le Rhiiwàld occupa une large partie du ban communal à l'est du village.

Un plan de 1862 qui date juste d'avant la rectification du Rhin par Tulla nous permet de ce faire une idée de son endroit et de sa superficie.

Plan de 1862
Le Rhin fut rectifié entre 1840 et 1880 ~ voici un plan qui présente ce travail colossal !
La surveillance des berges demeura longtemps, la maison "Lischer" reste un dernier témoin d'une époque révolue.
Les barques à fond plats, les Waïdleg furent remplacés par des bateaux à vapeur puis par des bateaux à moteurs de plus en plus puissants.
Le Rhin et sa forêt furent de tout temps un enjeu pour les villageois des bords du Rhin... et souvent des sources de conflits !

1791 – Partage des terrains communaux

 

Copies du Registre des Procès Verbaux du Conseil municipal de Blodelsheim daté du 18 février 1791

Ces textes et délibérations enregistrés débutent et sont datés du début de la Révolution française.

(Texte traduit de l’allemand difficile à lire)

 

Ce jour du 10 avril 1790 s’est réuni le maire avec le C. M.  suite a un décret émis par le district de Colmar, en vu de faire le partage des communaux en friche de l’ancien fossé du lieu. La communauté ainsi réuni, l’on à procédé au tirage des lots, mais chacun devra payer son dut. Les divers recommandations à observées sont les suivantes :

  1. Chaque bourgeois devra planter sur son terrain par la suite 5 arbres d’essence différente de son convenu.

  2. Il est à respecter les chemins tracés par le géomètre et que tous auront le droit d’y circuler.

  3. Les terrains distribués sont délimités par des pieux numérotés.

  4. A partir du début de la dite forêt jusqu'au petit ruisseau Muhlenbach devra être construit une petite digue d’une hauteur de quatre pieds et tous devront participer à la construction.

  5. Le chemin qui longe la digue est à respecter pour l’usage de tous les particuliers.

  6. Il est signalé que seul auront le droit de circuler sur ce nouveau chemin que ceux qui ont acquis un lot.

 

Délibération du 18-2-1791- (procès verbal en allemand – traduction)

Le C. M. s’est réuni au sujet d’une note émis du directoire du département du Haut Rhin en vu de transformer les forêts du canton « Niederwald » et celle du canton du « Feldecken » en terrains cultivables. La municipalité a reçu l’autorisation pour déraciner ces forêts et par la suite partager les terrains entre les habitants. Chaque participant devra payer son dut et aura droit à un lot par tirage au sort.

Le texte précise qu’au bout de trois ans on devrait replanter de la forêt … ? curieux ?

Signé : PETER – greffier.

 

20 mars 1791 (procès verbal en allemand – traduction)

Suite à un décret la municipalité s’est réunie au sujet de la forêt du canton « Rittiwald » qui sera délimité par un géomètre et partagée en lot pour la communauté locale. Chaque bourgeois aura droit à un lot complet, chaque habitant aura droit seulement à la moitié d’un lot, deux veuves auront droit à seulement un demi lot.

 

La municipalité a invitée les habitants pour le tirage des lots, on a rappelé à tous que les lots de la  forêt sont à dessoucher  et au bout de trois ans, replanter en forêt … ? curieux ?

 

13 mai 1791 (Procès verbal en allemand – traduction)

 

Forêts des cantons « Niederwald et Feldecken »

 

Ce jour réunion du C. M. pour débattre après mûr réflexion sur les problèmes du « Niederwald et Feldecken », forêts à rodées et désouchées pour transformer les terrains en terrains de culture. Il est prévu, d’après les circulaires émis du district, qu’au bout de trois ans replanter de la forêt, ce qui n’est pas possible. Nous prévoyons que ces terrains devraient rester pendant 18 ans, pas partager, mais cultiver.

Concerne le « Niederwald » pour chaque lot il est demandé à l’acquéreur de planter 6 arbres fruitiers, ceux dont le lot est sur le bord du « Muhlbach » de planter sur le bord un saule tous les 8 pieds ceci au printemps prochain.

Au début du XXe siècle dans l'imaginaire de villageois la forêt rhénane fut encore pleine de mystères ! Il ne fut pas rare d'entendre les mamans dire à leurs enfants : "...surtout ne vous aventurez pas dans cette forêt il y rodent de mauvais esprits !".
Pour les jeunes le Rhin fut par contre une idée de sortie, comme pour ces Blodelsheimois en 1946.

Pour celles et ceux qui veulent en savoir plus sur la rectification du Rhin au XIXe siècle par le biais d'une film documentaire, voici un lien vers document réalisé par ARTE : "Tulla, l'homme qui dompta le Rhin".

tulla l'homme qui dompta le rhin

Documentaire vidéo sur le même thème :

Pour le son cliquer sur la note musicale

Un passage sur le Rhin entre Blodelsheim et Grißheim autour des années 1600 !

Ce passage ou traversée du Rhin entre Grißheim et Blodelsheim en 1604 et 1605 est attesté dans un document lié à l'Histoire d'Espagne !
Ce passage fut-il supporté par des pilotis sous forme de troncs d'arbres enfoncés dans le lit du Rhin surmontés d'une structure faite de planches en bois ? 

Où ce passage fut-il un pont-bateaux temporaire ?

Nous avons pris avis auprès de personnes averties lors d'une expo sur le Rhin proposée par Frau Dr Siegmann au Heimatmuseum d'Efringen-Kirchen et de Frau Klaassen au Dreiländermuseum de Lörrach en Allemagne en janvier 2023. Ces dames plaident pour un genre de pont-bateaux qui ne subsista qu'un temps.
Mais comment se l'imaginer ? Fut-il placé au niveau du talweg seul, soit le lit du Rhin, sachant qu'à l'époque, le Rhin, lors des crues, pouvait atteindre plusieurs kilomètres de large.

Voici ce que pense Frau Dr. Maren Siegmann à partir des éléments trouvés :

,Wie die Truppen über den Fluß gekommen sind - mit vielen Schifflein, via Schiffbrücke, oder via feste Brücke - dazu gibt der Originaltext nichts her ("hasta Plodesheim passasse segunda vez el Rin"). Die Meldung "pero tan grande que bien un ora tardasse en passarse a Rulisgein" könnte man unterschiedlich interpretieren:
A weil der Rhein groß war (Hochwasser/starke Strömung), gab's eine Stunde Verspätung,

oder B weil der Heerhaufen groß war ...

A wäre ein Indiz für das Übersetzen per Weidling/Nachen/Schiffchen,

während B Indiz für Stau-auf-Brücke (Schiffbrücke ebenso wie feste Brücke) zu sehen wäre.

Allerdings: die Truppe scheint keinerlei Bau-/Konstruktionsmaßnahmen vorgenommen zu haben, hat also nicht selbst (à la Julius Caesar) eine Brücke gezimmert und auch nicht selber Schiffe gesammelt, Bretter gesägt und eine Schiffbrücke gebaut. Wenn aber alle naselang Truppen kommen, und die Heeresleitung weiß, daß auch weiterhin alle naselang Truppen kommen werden, mag natürlich ein Spezialtrupp genau dieses irgendwann gemacht haben ...



Pour un passage par un pont-bateaux nous proposons ces dessins ci-dessous...

On ne sait de quand à quand cette traversée fut en place...

Fut-elle détruite lors du Schwedekrieg peu après, soit lors la Guerre de 30 Ans entre 1618 et 1648 ?

A cette époque-ci le Rhin, n'était pas une frontière, le Rhin Supérieur fit encore partie de la Maison impériale des Habsbourg.

Le document ci-dessous des archives d'Emile Decker qu'il reçu de Louis Abel, historien de Magstatt-le-Haut, atteste ce passage.

Un document qui fait partie de "L'histoire d'Espagne" évoque cette traversée du temps où l'Espagne régna en maître sur l'Europe et fut en possession de la Flandres, soit une partie de la Belgique et des Pays-Bas actuels.

Pour se rendre d'Espagne en Flandres les troupes espagnoles durent utiliser des chemins de traverses qui passèrent par l'Italie, la Suisse catholique, le Pays de Bade, l'Alsace via Blodelsheim et la Vallée de la Thur, la Lorraine pour atteindre la Flandres sans passer par l'hostile Royaume de France !

Nous devons cela à Cristobal de Virués (1550-1617 ~) qui échangea avec son frère sur son accompagnement de troupes espagnoles d'Italie en Flandres traversant le Rhin entre Grißheim et Blodelsheim.

Capitaine Cristobal de Virués (1550-1617 ~).
A l'âge de 21 ans il prit part de la Bataille Navale de Lépante du 7 octobre 1571 entre la flotte ottomane et la flotte de la Sainte-Ligue qui se solda par la défaite des Ottomans.
Il fit également une carrière littéraire remarquable.
En 1604-1605 il ne fut plus militaire, pourtant son nom est cité comme conduisant les troupes espagnoles à travers la Suisse, le Pays de Bade et l'Alsace via Blodelsheim pour se rendre en Flandres.
Autour des années 1600, ce Cristobal de Virués dut avoir une aura particulière auprès de la cour d'Espagne du roi Philippe II. Il dut se voir confier un poste de diplomate ou de médiateur pour accompagner ces troupes de deux fois 5000 hommes et traverser le Rhin dans de strictes conditions de neutralité comme on peut le lire dans un blog à l'aide du lien ci-dessous qui présente ce pan d'histoire pour le moins méconnu !

Pour en savoir plus sur cette histoire et dans quel contexte les troupes espagnoles traversèrent le Rhin entre Grißheim et Blodelsheim en 1604 et 1605 voici un lien vers le blog du musée National de Suisse qui présente ce fait d'histoire.

https://blog.nationalmuseum.ch/fr/2022/10/le-camino-espanol-la-grande-traversee-de-la-suisse/

Autre documentaire vidéo proposé ci-dessous sur le Rhin et sa forêt, hier et aujourd'hui...

Pour le son cliquer sur la note musicale

Sources et aides :

- fonds d'archive d'Emile Decker (1927-2020) 
- plans reçus de Norbert Lais alors Ortsvorsteher de Grißheim
- un plan de Raymond Schelcher, Hirtzfelden
- dessins ou photos internet
- toile de Marie-Louise Haas († 2012) artiste de Blodelsheim
- ouvrages sur Neuenburg-am-Rhein de Winfried Studer, Archivar des Stadt Neuenburg
Louis Abel, historien local de Magstatt-le-Haut († 1993)

- lien vers le blog du musée National de Suisse pour comprendre le contexte de l'utilisation de ce pont de Blodelsheim par les troupes espagnoles.
- Frau Dr Maren Siegmann, Heimatmuseum Efringen-Kirchen, Allemagne
- Frau Lenita Klaassen, Dreiländermuseum Lörrach, Allemagne

 

Différents plans du Rhin de 1825-1872 et 1885 parus dans l'ouvrage : "Grißheim - ein Dorf am Rhein" édité en 2012

Sur ce détail de carte postale de 1899 on voit le Rhin endigué depuis 1880 environ.
Deux barques à fond plat (Waïdleg) à quai.
Sur la berge en retrait, on aperçoit aussi une embarcation qui semble être une barge et en arrière-plan à gauche la maison "Licher".
Autre remarque, à l'ouest du Rhin, une rangée de peupliers qui apportèrent de l'ombre aux chevaux qui tirèrent les péniches à partir d'un chemin de halage jusqu'à l'apparition des moteurs qui tractèrent alors les bateaux.

Les barges primitives sur le Rhin ressemblèrent donc à celles-ci.

Dès les années d'après Première Guerre mondiale apparurent les bateaux à moteurs.

Sur cette photo ci-dessous datée de 1951 on voit le pont-bateaux sur le Rhin entre Grißheim et Blodelsheim dont une partie mobile dut laisser un passage pour les péniches.

Janvier 2024.

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