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L'influence de l'Église dans la vie de nos ancêtres et aujourd'hui !

L'Église et ses directives.

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Un petit exemple... dans une Alsace allemande, en 1895, l'évêque de Strasbourg Adolf Fritzen envoya une directive à tous les desservants pour leur signifier qu'il était inconvenant qu'un curé circule à vélo, vélos qui firent leur apparition à cette époque-là !

Incitation à la pratique religieuse en 1905

Mgr Charles Ruch fut évêque de Strasbourg de 1919 à 1945

Photo de 1923 où le curé Florent Kauss est pris en photo devant les nouvelles cloches de l'église. On voit ce banc de communion véritable ligne de délimitation. On entr'apperçoit aussi les petits bancs des enfants et les anciens bancs qui furent remplacées dans les années 1975.

Le transept et la nef sont partagés entre la partie réservée aux enfants, le côté des hommes à droite, celui des femmes à gauche.

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Les bancs sont payants, louable pour un temps, à un prix variable selon la proximité du chœur.

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A ce sujet Émile Decker évoqua un fait qui a dû le marquer en tant que jeune garçon. Ce dut être vers 1935-37. Il s'était assis sur un de ces bancs, quand tout d'un coup une personne vint l'apostropher : Üs dam Bànk, dü hesch do nit d's zuècha, dàs esch ùnsra Bànk ! (tu n'as rien à faire ici, c'est notre banc !).

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Tout tourna autour de l'église... la politique locale aussi. A l'issue des offices du dimanche, sur le pas de la sortie du cimetière, par-dessus le mur sud, l'appariteur, un acteur de la vie communale, commenta les nouvelles communales face aux fidèles qui venaient de sortir de l'église, non sans que le verbe fut parfois haut, et les critiques véhémentes. Puis les hommes allèrent dans un des cabarets du village, soit chez : S'Victoris (chez Victor Thuet) juste à proximité, soit chez S'Laurenga (Chez Laurent) rue du Marché, soit bis s'Schollers (au restaurant de la Poste) ou au restaurant du Lion d'Or dans la rue Principale. Les femmes rentrèrent chez elles préparer la table du dimanche.

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La tribune et la chorale : jusque dans les années 1950, les chorales furent uniquement composées d'hommes, les femmes interdites.

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Ce n'est qu'à partir de 1953 que sous le curé Marcel Thomas les femmes furent enfin acceptées au sein de la chorale Sainte-Cécile de Blodelsheim.

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En ce temps-là, les enfants encore nombreux lors des offices, furent surveillés par les sœurs enseignantes jusqu'en 1939 et les soeurs garde-malades jusqu'au début des années 1970 mais aussi un garde suisse, le dernier en date fut Marcel Hugelin.

Dans les années 1960 tout bascula !

 

Au milieu des années 1960, 94 % des catholiques de France étaient baptisés et 25 % allaient à la messe tous les dimanches ; de nos jours, la pratique dominicale tourne autour de 2 % et les baptisés avant l’âge de 7 ans ne sont plus que 30 %. Pour expliquer cet effondrement soudain, Guillaume Cuchet, professeur d’histoire contemporaine à l’université Paris-Est Créteil et auteur de Comment notre monde a cessé d’être chrétien. Anatomie d’un effondrement (Le Seuil 2018), ne s’est pas contenté des explications sociologiques habituellement avancées. En se plongeant dans les statistiques rassemblées par le chanoine Boulard, auteur de la célèbre Carte religieuse de la France rurale, il a en effet mis en évidence que « les phénomènes religieux ont aussi des causes religieuses » et qu’en l’espèce - sans préjugé de sa nécessité - la réforme de Vatican II aurait joué un rôle déclencheur et d’accélérateur de la crise en raison de ses effets très déstabilisant sur le clergé et les fidèles. Mai 68 sera un facteur aggravant. Les mœurs s'étant libérées pourrait-on ajouter.

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Dans les décennies qui suivirent ce sera une érosion progressive de la pratique religieuse. Tout s'enchaîna : moins de pratiquants, moins de prêtres, moins de messes, les processions cessèrent à Blodelsheim. Les dernières processions du lundi de Pentecôte (dévotion à St Anicet, saint martyr) et du 15 août eurent lieu en 1956. Celle de la Fête-Dieu et ses reposoirs perdura jusqu'en 1970.

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En 2015, à Blodelsheim un fidèle paroissien avait dit peu avant son décès : "Én da Litt geht's Heta so guet às si d'Kerch nemm brücha"  (aujoud'hui les gens vivent tellement bien, qu'ils n'ont plus besoin d'aller à l'église).

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En 2018, lors d'une homélie dans une église mariale d'Alsace, un prêtre disait en alsacien : Vor Zita wenn d'Lit én Kerch gànga sén, ùn han eïna em a Hof g'sah, han si g'saït : "Hesch g'sah da geht nét én d'Kerch"... Het esch àlles ùmkehrt, Het saït eïna wù si Auto wascht, oder a Jogging màcht àm Sùnntig d's Morga wenn's én d'Kerch littet... sàga oder danka diè vù eïm, wù én d'Kerch làuift : "Hesch g'sah da geht én d'Kerch".

(Dans le temps, sous le carillon des cloches, quand les gens allèrent à l'église et virent quelqu'un dans une cour et visiblement n'y allait pas, les paroissiens disèrent : "T'as vu, il ne va pas à la messe" ...aujourd'hui c'est l'inverse, quelqu'un lavant sa voiture ou faisant un jogging voyant quelqu'un aller à l'église dit ou pense : "T'as vu, il va à la messe !").

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Le prêtre avait dit cela sous forme de boutade, mais tellement véridique. Les fidèles présents en ce lieu marial eurent un sourire mi figue-mi raisin !

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Certes, on vient encore à l'église pour des temps forts, comme la Veillée de Noël, la fête patronale Saint-Blaise, dimanche de Pâques, mais surtout pour rendre un dernier hommage à une personne défunte.

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L’assistance aux offices est encore en diminution, un sondage effectué en 2018 confirme la baisse de fréquentation des Alsaciens aux offices.
Nationalement, entre 1952 et 2010, les messalisants catholiques (allant au moins une fois par mois à la messe) sont passés de 27% à 4,5% de la population totale. Cette diminution s’est accentuée ces dernières années. D’après l’archevêché de Strasbourg, il ne subsisterait que 2% de messalisants catholiques nationalement. Le diocèse de Strasbourg n’échappant pas à ce mouvement, mais résiste un peu mieux. L’archevêque de Strasbourg a fait organiser un comptage des messalisants alsaciens en mars 2018, il annonce le chiffre de 55 000 soit 4,5% de la population alsacienne, chiffre qui semble bien trop optimiste pour un office ordinaire.

Cette « résistance » est toute relative. Devant la diminution du nombre des messalisants alsaciens et la pénurie de prêtres, les 767 paroisses du diocèse ont dû être regroupées en 166 communautés de paroisses, ce qui n'arrange sans doute pas les choses, car les rares pratiquants ne se déplacent pas tous dans l'église du village voisin.
 

Oui, les temps ont bien changés !

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En antomne 2021 un rapport "Sauvé" du nom de la personne qui fut à la tête de la commission d'enquête, révélait les abus qu'il y eut dans l'Église en France entre 1950 et 2020. Un rapport accablant pour l'institution !

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L'Église ébranlée devra retrouver la confiance de ses fidèles et ce ne sera pas facile !

Thème traité à l'aide de documents d'archives d'Émile Decker, enrichi par l'ouvrage : "Comment vécurent nos ancêtres", l'évolution de la pratique religieuse dans les années 1960 et en 2018 selon des sondages de référence. Quelques anecdotes et complété avec l'actualité récente sur l'Église catholique en France et dans l'archidiocèse de Strasbourg.


Diocèse en crise ?

2023 

Mgr Ravel, archevêque de Strasbourg, qui ses fonctions.
On lui a reproché son autoritarisme.

Le nom de plusieurs haut-prélats du diocèse de Strasbourg sont apparus dans les faits divers des médias alsaciens ces dernières années, et ce n'est pas bon, c'est le moins qu'on puisse dire !

Ils n'ont pas été traduit pas la justice civile pour autant, n'empêche, les médias parlent de "Diocèse en crise".

2024

Mgr Gilles Reithinger, évêque auxiliaire, renonce à sa charge.

Mgr Philippe Ballot, archevêque de Metz est l'administrateur de l'archevêché de Strasbourg jusqu'à la nomination d'un successeur à Mgr Ravel.

 

Mai 2024

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