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La longue histoire de la paroisse Saint-Blaise

L'église dans son aspect actuel est ainsi depuis 1862 et le presbytère depuis 1772 et saint Blaise le saint patron de la paroisse attesté depuis 1185.

La paroisse dépendait jadis du couvent de Sankt-Trudpert en 1185.

Le chapitre Saint-Alban de Bâle avait des possessions à Blodelsheim en 1341.

La paroisse fit partie du Citra Rhenum de 1441 à 1790.

Les collateurs furent les abbesses d'Ottmarsheim.

La paroisse a été intégrée à l'évêché de Strasbourg après la Révolution française.

Voici l'histoire sommaire de l'église et de la paroisse telle que l'a décrite Émile Decker...

Ci-contre et ci-dessous l'histoire de la paroisse dans l'ouvrage proposé par le Crédit Mutuel en 1996 : " Blodelsheim entre Rhin et forêt".

Les fêtes paroissiales de jadis rythmèrent la vie du village.

Entre les Rogations, la Fête-Dieu, la fête du lundi de Pentecôte dédiée à St Anicet, la fête de l'Assomption de la Vierge Marie le 15 août, les cérémonies d'accueil d'un nouveau curé ou les premières messes d'un enfant du village devenu religieux, les processions furent nombreuses.

Ces processions hors de l'église s'ajoutèrent aux Temps forts du calendrier liturgique, tels : la fête patronale de St Blaise le 3 février, la Semaine sainte, Pâques, l'Ascension, Pentecôte, la fête de l'Assomption le 15 août, la Toussaint, le Temps de l'Avent et Noël, sans omettre les communions des enfants ou jeunes furent autant de fêtes qui jalonnèrent la vie du village.

Jadis toute la population participa à ces fêtes.

Évoquons tout d'abord les Rogations qui se déroulèrent les trois jours qui précédèrent la fête de l'Ascension.

D'après certains témoignages les dernières eurent lieu à Blodelsheim au début des années 1950 avec le curé Marcel Thomas.
Elles se déroulèrent de bon matin après la messe quotidienne.
De l'église on prit, alternativement la direction du calvaire Stoffel ou Charrue ou Stahl ou le calvaire du Kritwag voire vers l'oratoire Antony ou la chapelle de l'Allmenfeld. (voire le plan ci-haut).

Après la messe traditionnelle du matin, ce furent sans doute essentiellement les dames et les jeunes, encadrés par le curé, les sœurs enseignantes (avant 1945) et les soeurs gardes-malades qui durent être présents, les hommes furent moins nombreux, car ils furent occupés par le travail des champs en cette période de l'année et l'attention portée au bétail qu'il fallut nourrir et soigner dans les étables.
 

On invoqua Dieu afin qu'il préserve les récoltes de l'année et éloigne les trois fléaux majeurs de l'humanité : la peste, la famine et la guerre.
C'était parfois aussi des moments où les jeunes de villages voisins se toisèrent !

Évoquons à présent la Fête-Dieu. En France cette fête fut toujours fixée un dimanche, contrairement au Bade-Wurtemberg en Allemagne où cette fête est fixée un jeudi, 60 jours après Pâques. En France cette fête est fixée au dimanche suivant.
A Blodelsheim cette fête perdura jusqu'en 1970 par une procession qui alla de reposoir en reposoir, au nombre de quatre.
On alterna par un grand tour, puis un petit tour l'année suivante.
Dans les années 1970 ces processions tombèrent en désuétudes.
Depuis quelques années pourtant, dans certaines paroisses, ou communautés de paroisses cette tradition ancestrale reprend vigueur. Ainsi à Burnhaupt-le-Haut, depuis 1996 la Fête-Dieu est fêtée avec force, reposoirs, parcours fleuri, prières en l'église et repas proposés sur réservation.
La communauté de paroisse de Sainte-Croix sur l'lll autour de Sainte-Croix-en-Plaine organise elle aussi à nouveau une procession tous les ans.

Quelques mots sur l'histoire de la Fête-Dieu

Elle fut proposée par une religieuse Belge : Sainte Julienne de Cornillon (1192-1258) près de Liège.


Vierge, religieuse Augustine puis prieure du monastère du Mont-Cornillon au diocèse de Liège.
Elle fut appelée, par ses révélations, à développer dans l'Église la Fête du Saint-Sacrement ou Fête-Dieu. Traitée de fausse visionnaire, elle connut d'abord la persécution des sœurs qui la chassèrent de son couvent. L'évêque la rappela, mais, en 1248, elle en fut encore chassée. Elle se retira auprès des cisterciennes de Salzinnes dans les environs de Namur, puis à Fosses La Ville où elle vécut en recluse.

La Fête-Dieu célèbre la présence réelle du Christ dans le Saint-Sacrement de l'Eucharistie. Elle a été presque aussitôt étendue à l'Église universelle par Jacques de Troyes, ancien Archidiacre de Campine, devenu pape en 1261 sous le nom d'Urbain IV.
Le pape Urbain IV, en 1264, rendit la fête du Saint-Sacrement obligatoire pour l’Église universelle, mais cette fête a eu de la peine à s’imposer chez les évêques et les théologiens. Puis elle est devenue une fête très populaire, très célèbre en Espagne. Elle a été supprimée dans les pays protestants, mais cependant gardée par l’Église anglicane. Cette fête était appelée fête du Corpus Christi ou Fête du Saint-Sacrement. Le nom de Fête-Dieu n’existe qu’en français.

Le pape Jean XXII en 1318 a ordonné de porter l’eucharistie, le jour de la Fête du Saint-Sacrement (Fête-Dieu), en cortège solennel dans les rues et sur les chemins pour les sanctifier et les bénir. C’est à ce moment qu’apparaît l’ostensoir. Elle se répand dans tout l’occident aux XIV° et XV° siècles. Le concile de Trente (1515-1563) approuve cette procession de la Fête-Dieu qui constitue une profession publique de foi en la présence réelle du Christ dans l’eucharistie. Le défilé du Saint-Sacrement est encore très populaire en Italie et en Espagne. Mais en France, la procession de la Fête-Dieu se fait rarement, sauf dans de nombreux villages du Pays Basque.

Description de la procession de la Fête-Dieu

Pendant la procession de la Fête-Dieu, le prêtre portait l’eucharistie au milieu des rues et des places richement pavoisées de draperies et de guirlandes. On abritait le Saint sacrement sous un dais somptueux porté par quatre notables. On faisait aussi une station à un reposoir, sorte d’autel couvert de fleurs. L’officiant encensait l’eucharistie et bénissait le peuple. On marchait sur un tapis de pétales de rose que des enfants jettent sur le chemin du Saint-Sacrement. Cela constituait un vrai spectacle.

L’ostensoir

Un prêtre portait l’eucharistie dans l’ostensoir sous un dais souvent tenu par quatre personnes. Parfois l’ostensoir était sur un char tiré par deux chevaux. Au reposoir, l’officiant encensait l’eucharistie et bénissait le peuple avec l’ostensoir. L’ostensoir est un objet liturgique destiné à contenir l’hostie consacrée, à l’exposer à l’adoration des fidèles et à les bénir.

Le reposoir de la Fête-Dieu

Le reposoir de la procession de la Fête-Dieu est un temps fort de l’adoration du Saint-Sacrement. Le cortège de la Fête Dieu fait une station à un reposoir, sorte d’autel décoré ou couvert de fleurs. Au reposoir, l’officiant encense l’eucharistie et bénit le peuple avec l’ostensoir. Le reposoir peut être situé en plein air ou dans une salle. Sur le trajet il y en a parfois plusieurs. Après une station à un reposoir, on se rendait à un autre reposoir.

Quel est le sens de la Fête du Corps et du Sang du Christ ?

Depuis la réforme liturgique du concile Vatican II, la Fête Dieu est appelée “Fête du Saint-Sacrement du Corps et du Sang du Christ”. La Fête du Corps et du Sang du Christ commémore l’institution du sacrement de l’eucharistie. Elle est un appel à approfondir le sens de l’eucharistie et sa place dans notre vie. Cette fête est la célébration du Dieu d’amour qui se révèle en donnant son corps et son sang, en se donnant à nous comme nourriture de vie éternelle. Le sens de la fête du corps et du sang du Christ est un peu différent de celui de la Fête Dieu qui était plus centrée sur l’adoration de la présence réelle du Christ.

Date de la Fête-Dieu

La date de la Fête-Dieu, est en principe le jeudi qui suit la fête de la Sainte-Trinité c’est-à-dire soixante jours après Pâques. Mais en France, depuis le concordat de 1801 et dans plusieurs pays, la Fête du Corps et du Sang du Christ est repoussée au dimanche qui suit la Sainte-Trinité en vertu d’un indult papal pour permettre la participation de tous les fidèles. En effet ce jeudi n’est pas un jour férié en France alors qu’il l’est dans certains pays comme la Belgique, la Suisse, certaines parties de l’Allemagne, l’Autriche, la Pologne, le Portugal, l’Espagne.

Voici quelques photos de processions de la Fête-Dieu à Blodelsheim, jadis.

Cette photo prise rue du Rhin, l'actuelle rue du Canal d'Alsace traduit la foule énorme à une procession qui ne semble pas être celle de la Fête-Dieu, mais probablement fête à la première messe de l'abbé Stahl. Tous les habitants du village furent présents !

Reposoir  de la famille Reithinger lors de la Fête-Dieu de 1960 ou 61, le petit garçon accroupi est Jean-Paul Reithinger.

Reposoir de la famille de Bernard Sitterlé en 1970. Le petit garçon est Rémy Sitterlé. Ce dut être à l'occasion de la dernière procession de la Fête-Dieu à Blodelsheim.

Dans les années 1950, ce reposoir fut repris par la famille Joseph Werner, il fut d'usage que le voisinage donna un coup de main pour préparer un reposoir, certains amenèrent des objets religieux, d'autres le feuillage ou les fleurs, ou autres. Sur la photo les servants de messe seraient Antoine Béringer et Lucien Danner, la photo probablement datée de 1964 ou 65.

Années 1950 : reposoir de la famille Werner, rue du Rhin qui reprit celui de la famille Aloïs Sitterlé. Tout le quartier se joignit à la préparation d'un tel reposoir...

Photos de quatre Fête-Dieu différentes car le reposoir Muller photographié est à chaque fois particulier.

De l'église jusqu'aux reposoirs, le parcours fut décoré de fleurs par endroits qu'on alla cueillir la veille ou au matin de la Fête-Dieu, cette fête est voulue par l'Église pour la Solennité du Saint-Sacrement et du Sang du Christ une fête essentiellement catholique.
Ci-dessous une petite vidéo qui rappelle ces reposoirs... et fleurs d'un autre temps qu'on ne trouvent plus guère en nos contrées aujourd'hui.

Reposoir de la famille Stahl Prosper qui habita juste à côté du restaurant "Chez Pierre" dans la rue du Rhin, aujourd'hui la rue du Canal d'Alsace.

Aujourd'hui plus personne ou presque ne saurait reconnaitre ces personnes sur cette photo qui doit dater des années d'après-guerre de la fin des années 1940, voire début 1950 ?
Le jeune homme en costume-cravate semble être un des frères Ruh ?

Fête de la Pentecôte de 1846 à 1956 dédiée à St Anicet, patron secondaire de la paroisse.

De cette tradition typiquement locale peu de souvenirs sont restés. Pourtant elle draina nombre de pèlerins venus des villages voisins et de l'autre côté du Rhin jusqu'en 1914.
Des souvenirs furent rapportés par des anciens.
Jusqu'au début des années 1950, le dimanche de Pentecôte fut voué à Blodelsheim à la confession individuelle.
Quatre curés furent présents... et une foule immense dans l'attente jusqu'au dehors de l'église... chacun attendait son tour pour atteindre le confessionnal !
Lundi eut lieu une procession, dans la rue du Rhin puis retour par la rue de l'Église. Une année, par une forte chaleur, le corps en cire du saint des catacombes menaça de fondre, il trouva refuge lors de la procession, dans la grange de la famille Brun (bis Helmis) puis le corps en cire dans sa châsse fut ramené à l'église.

Ci-contre, un extrait du livre de protocoles écrit en allemand de la société de musique qui atteste que la société de musique fut invitée par le curé Thomas à la fête patronale secondaire "St Anicetus" le 25 mai 1953 et les chants ou cantiques qui furent joués lors de l'office et à la procession.

Autre temps fort : l'accueil d'un évêque, ci-dessous Mgr Ruch en 1934 puis à nouveau en 1936 ou le jubilé de l'abbé Kauss en 1938. Ce furent toujours des moments particuliers pour la paroisse. Toute la communauté fut présente.

1938 - Jubilé d'Or du curé Florent Kauss.

1958 - visite pastorale de Mgr Elchinger

Dimanche des Rameaux à Blodelsheim dans les années 1960

1969 : inauguration de la maison du Crédit Mutuel

Les fêtes des communions (première ou solennelle) furent à toutes les époques, des temps forts pour une paroisse, comme ci-dessous en 1972

Un mois de mai marial en l'église de Blodelsheim dans les années 1980...

Cette statue de la Vierge Marie se trouve aujourd'hui à la tribune de l'église. Sur l'autel latéral nord, elle a été remplacée par une statue de "Notre-Dame de Lourdes".

Les dernières processions de lundi de Pentecôte et du 15 août eurent lieu en 1958. (voir thème : paroisse - saints patrons)

En 1993 et en 2014 deux processions de la fête de l'Assomption de la Vierge Marie furent toutefois encore organisées à Blodelsheim.

Dans la masse de documents que possèda Émile Decker nous avons découvert un DVD que lui avait offert Claude Munschy, son cousin, qui habita Sainte-Croix-aux-Mines ( † 2021).

Voici une séquence de cette vidéo faite en 1961 à l'occasion de la communion solennelle de cette année-là.

Cliquer sur la note
pour le son.

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