Histoire de Blodelsheim
De nombreuses vocations religieuses de garçons et filles de Blodelsheim jadis
...dont père Marcellin (1917-1987) Léon Thuet
mort, assassiné à Djibouti !
Voici tout d'abord des extraits de l'ouvrage proposé par le Crédit Mutuel en 1996 : "Blodelsheim entre Rhin et forêt" dans lequel Émile Decker cite tous les religieux natifs du village.





Père Jean, père capucin, né François Xavier Stahl (1910-1968).




Père Julien Sauter, père capucin, né Charles Sauter (1916-1998) : sa première messe eut lieu en pleine Deuxième Guerre mondiale en 1941.














Père Marcellin, père capucin, né Léon Thuet (1917-1987) fut tour à tour, vicaire, professeur, père missionnaire, curé de paroisses, aumônier puis à nouveau père missionnaire. Il fut assassiné à Djibouti.
En 2001, frère Joseph Sitterlé, natif de Blodelsheim, a fait insérer un article résumant la vie de son confrère dans le NDBA soit le Nouveau Dictionnaire de Biographie Alsacienne...



Pour en savoir plus sur Père Marcellin...
Léon Thuet est né le 12 septembre 1917, en âge d'aller à l'école, il fréquenta l'école communale de Blodelsheim jusqu'en 1930.
En septembre 1930 il entra à l'École des missions de Koenigshoffen.
En 1936, il entra dans l'ordre des Capucins au couvent de Sigolsheim.
Il poursuit ses études à Bitche.
Comme tous ses contemporains il aura à subir les affres de la Seconde Guerre mondiale.
Voici ci-dessous son parcours militaire...


Il fut donc, tour à tour, prisonniers des allemands en mai 1940, libéré, expulsé volontaire en 1941, évadé en Zone libre, de Lyon, il va en Corse, pris en otage par les allemands en 1943. Il s'évade, rejoins l'armée française qui avait débarquée avec les américains. En janvier 1944, il est rappelé dans l'armée française, via l'Algérie, l'Italie, Marseille, les Alpes, l'Alsace, les Vosges, traverse le Rhin en avril 1945 et participe à la campagne d'Allemagne puis celle d'Autriche en tant qu'infirmier dans l'armée française.
En Autriche il fut à Schruns. Il sympathisa avec une famille de ce lieu dont la famille de Léon Thuet, futur père Marcellin a de nombreuses photos de 1945, et garda jusqu'au décès de père Marcellin, des contacts.





En 1946 il dira sa première messe dans la cour de la propriété familiale.








Père Marcellin eut un parcours riche, il fut professeur, vicaire, curé de paroisses dont celles de Riquewihr-Beblenheim de 1971 à 1980.



...à son départ il fut chaleureusement remercié par ces paroisses.


En 1980 il sera aumônier à la clinique Saint-Damien de Mulhouse avant de repartir à Djibouti où il fut déjà de 1957 à 1971.
Il fut un père apprécié par les autochtones, en 1985 il se confia à Emile Decker pour le compte du Mi Dorf N° 4, il livra son témoignage sur Djibouti. Tout alla aussi bien que possible... jusqu'à une sombre journée de mars 1987.




Le 5 mars 1987 il fut sauvagement assassiné au presbytère de la cathédrale de Djibouti où il résida... à quelques semaines de son retour programmé en France en juin 1987 pour une retraite bien méritée.
Il aura été 20 ans de sa vie à Djibouti.
Comme l'a écrit soeur Agnès, soeur franciscaine, infirmière, à sa famille, qui le découvrit égorgé, père Marcellin est mort en martyr, témoin de la foi.

Homélie lors des funérailles de père Marcellin le 10 mars 1987 en la cathédrale de Djibouti en présence de nombreuses personnalités politiques et ecclésiastiques.



Le père Aubert Gangloff a dit dans son homélie : "Père Léon, sillonnant la ville, sur sa mobylette, s'arrêtant ici et et là pour faire un brin de causette avec un tel ou un tel".






Courriers du consulat de France à sa famille en mars et avril 1987.

Les effets personnels renvoyés par le consulat de France à sa famille...

Avis de décès de père Marcellin et presse du Haut-Rhin en France en 1987.













Les funérailles de père Marcellin, Léon Thuet furent concélébrées à Blodelsheim le 9 mars 1987 par l'abbé Landolin Mensch, curé, père Joseph Sitterlé, père Pius Winckler et de nombreux pères capucins et curés et de religieuses du diocèse de Strasbourg en présence d'une nombreuse délégation de paroissiens de Riquewihr et Beblenheim où père Marcellin fut curé de 1971 à 1980 et des paroissiens de Blodelsheim et environs.
Témoignage de Maria Artzer, nièce de père Marcellin (elle fut organiste lors des funérailles de son oncle).
Le 6 avril 1987 une messe fut aussi célébrée à Riquewihr en mémoire de Père Marcellin.


En 2023 trouve-ton trace de Père Marcellin dans les archives de l'évêché de Djibouti ?
Oui, Mgr Giorgio Bertin, évêque de Djibouti nous a adressé deux documents sur père Marcellin. Un grand merci à Mgr Giorgio Bertin pour sa sollicitude.


Père Marcellin, Léon Thuet unanimement apprécié partout où il passa, fut donc assassiné dans des conditions sordides !
Père Marcellin fut égorgé, pour un mobile inconnu dans le parloir de la maison paroissiale à proximité de la cathédrale de Djibouti.
Le mobile pourrait-il être politique ? Souhaita-t-il stigmatiser les atteintes aux droits de l'homme des gouvernants de l'époque ?
Ou fut-il agressé mortellement par un individu qui serait venu, et revenu lui quémander de l'argent et qu'il ne donna plus suite et en paya de sa vie ?
En tout état de cause, il est mort dans l'exercice de sa fonction en Religieux martyr de la foi !
Frère Christian Thuet, congrégation du Saint-Esprit


Père Pius, père capucin, né Charles Winckler (1920-2014).














15 août 2007 : Annette et André Renner, Anna Decker (de droite à gauche) rendent visite au père Pius Winckler à Weiler près de Wissembourg.


Ernest Sauter, père Pius Winckler et Robert Fimbel furent tous les trois Malgré-Nous, les deux premiers furent prisonniers à Tambow. Robert Fimbel ne revint de la Seconde Guerre mondiale qu'en octobre 1945.
Père du Saint-Esprit des Missions de Blotzheim, né Antoine Béringer (1922-1983)





Sur cette photo de 1948 (?) ci-contre, Père Antoine Béringer est entouré de deux religieuses. A gauche, probablement une cousine (?) qui fut une sœur de Saint-Joseph de Cluny et à droite Soeur Céfronie, Joséphine Rothenfluch, sœur de la Charité (elle quittera l'Ordre quelques années plus tard).


La famille de père Antoine l'a gardé en mémoire en inscrivant son nom sur la pierre tombale familiale de Blodelsheim.


Curé Albert Winckler (1857-1932)


Père Joseph Sitterlé, capucin, né en 1940
















Religieuses natives de Blodelsheim
Soeur Aurélie. Congrégation de la Doctrine chrétienne de Nancy, née Yvonne Stoffel (1924-1994).


Sœur Véronique, née Anna Béringer (1923-1991). Congrégation apostolique des sœurs de Saint-joseph de Cluny vouée aux soins et accompagnement des malades et personnes âgées.

Petite biographie sur Sœur Véronique née Anna Béringer, elle fut la sœur jumelle de Joseph Béringer (peintre).
Elle était longtemps Chef de Service Infirmière dans un hôpital à Alençon, puis dans un hôpital psychiatrique à Darnétal près de Rouen, puis elle fut mutée dans une maison de retraite à Granville ou elle soigna les sœurs retraitées. C'est dans cet hôpital qu'elle tomba malade et 3 mois plus tard elle décéda. Elle fut inhumée dans le grand caveau des sœurs à Beauvais.
Tous les ans, en été, pendant seulement 3 semaines, elle revenait à Blodelsheim pour rejoindre sa famille.
Témoignage de Nicole Sitterlé dont Sœur Véronique fut la tante.
Sœur Marie-Pierre, née Berthe Stoffel (1906-1994). Congrégation apostolique des sœurs de la Providence de Portieux, vouée à l'aide des jeunes, des orphelins, des malades en terres de missions.




Le parcours religieux de Sœur Marie-Pierre
- Entrée au Couvent : 9 mars 1922
- Prise d’Habit : 15 sept. 1922 et 15 sept. 1923
- Date de la profession : 15 septembre 1929
Les communautés où elle fut affectée :
- 1923 Rome – Italie
- 1929 second noviciat
- 2 octobre 1929 départ (Portieux) pour Cochinchine
- 31 octobre 1929 Arrivée à Cu lao Gieng - Cochinchine Vietnam aujourd’hui)
- 1930 Soc Trang
- 1931 Cu lao Gieng
- 1939 Long Xuyen
- 1945 Phnom-Penh - Cambodge
- 1948 Soc Trang puis Saigon
- 1975 (?) retour en France.
† 11 octobre 1994 : décédée à Portieux - France.
Sa tombe se trouve au cimetière du couvent de Portieux.
Source dont la photo de sa tombe : Sœur Marie Dominique, Portieux.
Congrégation apostolique de la Divine Providence de Ribeauvillé vouée à l'enseignement.
Soeur Virgile, née Catherine Thierry (1820-1861).

Soeur Viola, née Julienne Stahl (1825-1900).

Soeur Éditha, née Josepha Meyer (1880-1942).

Soeur Céfronie, née Marie Rothenfluch (1895-1944).


Renseignements complémentaires sur Soeur Céfronie
Son père : Rothenfluch Martin est décédé le 27.01.1925
sa mère Thérèse Stahl est décédée le 04.10.1928
Sr Céfronie avait 4 frères et 2 soeurs.
De 1936 à 1944 elle fut au couvent de Ribeauvillé, à l'infirmerie.
Elle a été très souffrante.
Le 31.01.1944 : elle reçu la visite de son frère Sébastien et elle est décédée en sa présence, ou peu peu après ?
Elle a été inhumée au cimetière du couvent le 03.02.1944.



Sr Céfronie, née ROTHENFLUCH ; Sr Editha, née MEYER ; originaires de Blodelsheim reposent en ce cimetière.
Sr Adelinda, née BECK ; Sr Géroldina, née HAMMANN ; Sr Christina, née BUHLER qui furent enseignantes ou aides à Blodelsheim y reposent aussi... et sans doute bien d'autres également.
Soeur Anicet, née Marie Joséphine Charrue (1872-1925).
En 2021 un mémoire lui a été consacré, le voici ci-dessous...










Congrégation apostolique des sœurs de Charité de Saint Vincent de Paul, dites les sœurs de la Toussaint de Strasbourg. Congrégation vouée à l'accompagnement des malades et personnes âgées dans les dispensaires, maisons de charité et hôpitaux naissants au XIXe siècle.
Cinq filles de Blodelsheim firent partie de cette congrégation.
Sœur Honorine, née Caroline Reithinger (1832-1863).
Sœur Honorine fut une religieuse influente à Masevaux, Kaysersberg et Colmar
Caroline Reithinger fut le 8ème enfant d’une fratrie de neuf dont les parents furent François Joseph Reithinger, maire de Blodelsheim et Catherine Jecker qui se marièrent le 23 décembre 1819. Caroline est née le 25 mai 1832. Elle entra au couvent en 1852 et devint Sœur Honorine. Elle fit sa profession en 1854. Elle oeuvra à l’hôpital de Masevaux puis à celui de Kaysersberg où elle fut supérieure de la communauté ; puis elle fut affectée à l’hôpital de Colmar (sans doute à l’hôpital central de la Ville de Colmar de l’époque). Elle décéda très jeune, à l’âge de 31 ans seulement, le 2 septembre 1863 et fut inhumée au cimetière de Colmar.
Soeur Bertrande, née Thérèse Eichenberger (1834-1898).
Soeur Léodegeria, née Roses Stahl (1834-1904).
Soeur Marie-Charles, née Jeanne Stahl (1864-1937).
Pour en savoir plus sur ces trois sœurs ci-haut, voire au début de ce thème.
Sœur Marie-Léger, née Marie-Anne Stahl (1903-1968).
Elle œuvra aux dispensaires du Bonhomme puis de Ribeauvillé où elle décéda. Elle fut inhumée dans la tombe familiale de Blodelsheim la même année que son frère, le père Jean. (renseignements de Annette Renner, née Stahl).
Les soeurs Léodegeria, Marie-Charles et Marie-Léger sont issues de la même lignée Stahl de Blodelsheim, de trois générations successives.


Schéma partiel de la généalogie Stahl complété, réalisé par Émile Decker qui permet de situer ces religieuses et religieux à travers les générations, mais aussi deux maires Stahl.
Une photo aussi de trois des quatre sœurs de sang, nées Valentin, dont les parents habitèrent Blodelsheim, une dalle en marbre in memorium Valentin rappellent cette famille Valentin en l'église de Blodelsheim, famille qui fut bienfaitrice en ce village. La famille s'est éteinte à Blodelsheim en 1913.
Trois filles furent religieuses au sein de la Congrégation de Notre-Dame de Sion et occupèrent toutes des fonctions importantes.
La quatrième fut religieuse au sein de la Congrégation de la Divine Providence de Ribeauvillé, son prénom en religion fut :
Sœur Aurélie. Elle fut donc une sœur enseignante comme ses trois sœurs de sang.
Un grand merci à Madame Rigaud archiviste de la congrégation de Notre-Dame de Sion à Paris.
Un grand merci aussi à Sœur Aline archiviste de la Congrégation de la Divine Providence de Ribeauvillé.
Pour en savoir plus, sur les quatre filles Valentin et la famille Valentin dans son ensemble qui fut à Blodelsheim de 1836 à 1913 se reporter au thème : "Familles illustres de jadis" sur ce site.
