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Guerre 1914 - 1918

La thème proposé ici est la Première Guerre mondiale à travers Blodelsheim.

21 jeunes hommes ne sont plus rentrés de cette guerre appelée aussi "la grande boucherie" ! 

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"Le 31 juillet 1914, les cloches qui retentissent dans toute l'Alsace lui font connaitre que la catastrophe tant redoutée s'est produite : la guerre a éclaté. 220 000 Alsaciens rejoignent leurs unités par vagues successives . Ils seront 350 000 qui auront servi dans les rangs de l'armée allemande jusqu'à la fin de la guerre. 50 000 d'entre eux ne reviendront pas des champs de bataille de l'Ouest et de l'Est, et leurs noms prendront place sur les monuments aux morts de villages revenus à la France" c'est ainsi que s'exprime François Igersheim, historien alsacien dans un l'ouvrage : "Vivre en temps de guerre des deux côtés du Rhin" proposé par Laëtitia Brasseur-Wild et Rainer Brüning en 2018. 

 

Combien furent-ils de Blodelsheim qui ont servi dans l'armée allemande ?

Ces années de guerre furent effroyables. 19 garçons, natifs ou habitants Blodelsheim sont inscrits aux deux monuments aux morts, sur celui de l'église paroissiale et celui de la place du 14-Juillet.

 

En 2018, un siècle après l'armistice du 11 novembre 1918, l'année fut riche en évènements : commémorations sur tous les hauts-lieux de la guerre 14-18. Pléthores d'ouvrages d'historiens spécialisés sur cette Première Guerre mondiale furent édités.

 

En Alsace plus particulièrement, le mémorial du HWK soit le Hartmannswillerkopf, fut inauguré par le Président de la République Emmanuel Macron en présence de Frank Walter Steinmeier, Président de la République Fédérale d'Allemagne en présence de toute la classe politique du Grand Est. La jeunesse fut invitée en nombre. Ce furent des moments de fraternité par-dessus les tombes de ces milliers de soldats français ou allemands tombés au Hartmann comme on l'appela il y a un siècle !

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Après la guerre 1870-1871 perdue par la France de Napoléon III face aux états fédérés prussiens de Guillaume 1er, le Traité de Francfort du 10 mai 1871 scella l'annexion de l'Alsace et de la Moselle à l'Allemagne. Les ressortissants mosellans et alsaciens devinrent donc allemands de fait... le 1er août 1914 à la déclaration de la 1ère guerre mondiale, les garçons mosellans et alsaciens en âge de combattre seront donc des soldats allemands !
L'Alsace fut donc allemande depuis 43 ans au début du conflit et dans ce contexte on ne saura jamais les états d'âme des jeunes alsaciens et Blodelsheimois en particulier.

Voici des photos d'époques de jeunes Blodelsheimois engagés dans cette funeste Première Guerre mondiale.

Xavier Decker, né en 1865, fut-il effectivement soldat de la Grande Guerre ? Il aurait alors été âgé de 49 ans en 1914. Si non, il est pris en photo alors soldat allemand vers 1900 ?

Source :  archives d'Émile Decker pour la photo d'Adolphe Decker et Robert Judas pour les photos de Eugène Haas et Georges Judas dont ce furent les grands-pères.

Antoine Sitterlé revint sain et sauf de la Grande Guerre. Il se trouve aussi sur la photo de groupe ci-dessous.

Carte typique envoyée par un soldat du front, en l'occurence Adolf Fuchs de Katzental (?) avec juste son affectation, pour souhaiter une bonne fête à Mademoiselle Marie Decker Charrue (et pourquoi Charrue ? On appela les Decker issus de cette propriété familiale de la rue du Marché : "Bis s'Chàruus" parce qu'un Laurent Decker fut marié en seconde noce à une Catherine Charrue
† en 1913).
Qui fut Marie Decker (1892-1989) ? Elle fut la fille de Joseph Decker (1856-1937). Elle se maria avec Sébastien Rothenfluch en 1923.

Peut-on s'imaginer ce qu'on vécu ces garçons Blodelsheimois,
eux parmi des millions d'autres, toutes nations confondues ?

Comment ont-ils ressenti l'inhumanité de cette guerre ?
Quels furent leurs états d'âme ?
Leurs inquiétudes ?
Leurs souffrances ?
Comment ont-ils pu supporter la mort rodant quotidiennement ?

Georges Judas fut le grand-père de Hélène (mariée Goetz), Robert, Pierre et Fernand Judas.

Vu l'âge de Joseph Antony (1899-1977) de Blodelsheim tenant une guitare, cette photo doit dater de 1917 ou 1918, où cette photo a-t-elle bien pu être prise ?

Les garçons écrivirent à leur famille dès qu'ils le purent pour donner de leurs nouvelles, mais la question militaire ne fut jamais abordée.

Traduction de la lettre ci-contre envoyée par Albert Stoffel à ses tantes le 22  novembre 1914 de Büderich en Rhénanie du Nord près du Rhin.

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Büderich, le 22 novembre 1914

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Très aimées tantes

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Je vous envoie un portrait de tous les Blodelsheimois qui sont ici à Büderich, deux sont à présent à Wesel. Vous avez sûrement reçu le courrier que je vous ai envoyé dimanche dernier. Ici il fait déjà froid, ça doit être pareil chez-vous. Lundi dernier nous avons tiré pour la première fois à balles réelles, les trois meilleurs tireurs sont récompensés. J'étais le meilleur de mon groupe, j'ai reçu 80 Pfennig, le 2ème : 65 Pfennig et le 3ème a reçu 55 Pfennig.

Vous salue de tout coeur Albert STOFFEL.

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Les noms des soldats Blodelsheimois se trouvent sur la photo au début de ce thème ci-haut.

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A Blodelsheim même, la guerre fut vécue dans les familles aussi, telle au sein de la famille André et Madeleine Thuet, en même temps que leur fils André fut sur un front de guerre, d'autres soldats logèrent dans la grange de la famille !

Photo de 1915. La rue Principale du village est sans vie ou presque !

1917 : dans la rue du Rhin on vaquait au quotidien, il fallut rentrer les foins.

1917-1918 : une ligne de chemin de fer à l'ouest du village fut créée pour acheminer le matériel militaire vers les fronts du Haut-Sundgau et les Hautes-Vosges.

Ci-dessous un autre garçon natif de Blodelsheim : Charles Schillinger (1897-1958). Après la guerre il vécut à Masevaux d'après ce document d'Émile Decker.

Journal de marche de Xavier Redelin et Victor Decker de Blodelsheim.

Photo de la tombe faite par Paul et Simone Fohrer de Blodelsheim lors de leur visite du cimetière de Wicres.

Témoignage de la mort de Xavier Redelin

 

Sur les monuments aux morts en l'église Saint-Blaise et sur celui de la place du 14-juillet de Blodelsheim on peut lire le nom de Xavier Redelin (1896-1915).

Il est mort à Neuve-Chapelle dans le nord de la France.

Victor Decker, Émile Decker et Albert Stoffel témoigneront après la guerre les circonstances de son décès. Le 13 janvier 1915, de sa tranchée, il était guetteur et fut chargé d'observer la tranchée française située en face.

Soudain, Xavier Redelin ne bougea plus, il avait pris une balle en pleine tête !

Ci-dessus deux photos faites au cimetière militaire allemand de Wicres dans les Hauts-de-France par Simone et Paul Fohrer de Blodelsheim.

21 jeunes Blodelsheimois ne rentreront plus dans leurs foyers et furent victimes de cette Première Guerre mondiale.
 
Ce qu'a écrit Emile Decker sur ces jeunes garçons de Blodelsheim mobilisés dans l’armée allemande tués au cours de la guerre de 1914 – 1918...
 
L’Alsace étant sous administration allemande après la défaite de la guerre franco-prussienne de 1870-1871, depuis 1871 et cela jusqu'en 1918, les jeunes gens d’Alsace ont dû faire leur service militaire au sein de l’armée allemande. Au cours de la première guerre mondiale, à partir de 1914, tous les jeunes hommes en âge de faire leur service militaire ont été appelés sous le drapeau allemand pour cette guerre qui dura 4 ans du 1er août 1914 au 11 novembre 1918. Beaucoup sont tués sur divers champs de bataille, soit dans les combats du Nord de la France, soit dans les combats de l’Est, voire en  Russie … !

Des Blodelsheimois de nombreuses classes d'âge furent enrôlés dans cette première guerre mondiale. Ainsi on trouve des garçons nés en 1875 jusque dans les années 1895.
 
21 jeunes gens de Blodelsheim ont laissé leur vie dans les durs combats que les armées allemandes menèrent à travers les différents pays d’Europe. Les noms des jeunes gens de Blodelsheim qui suivent furent tués sous l’uniforme allemande, triste sort pour les alsaciens et mosellans, pays frontaliers, ballottés entre la France et l’Allemagne.
 
Extrait du registre des décès de l’état civil de Blodelsheim, ces noms figurent sur le Monument aux Morts de notre localité.


Nouvelles recherches en 2021 et 2022 faisant suite au travail initial d'Émile Decker dans les années 1980.

Laurent DECKER né le 29-05-1891 à Blod. fils de Xavier et Maria THUET, soldat dans la 2ème comp. 1er bat. du 113ème Régt. d’Infanterie allemand, âgé de 23 ans tué le 5-01-1915 à 62 Hulluch, inhumé à Lens-Sallaumines. Photo de la tombe en base de ce thème .
Albert STOFFEL témoigna à la fin de la guerre avoir encore vu Laurent, agonisant dans un Lazaret (?) où il est décédé peu après.
Témoignage de René Brun en 2021.
Ce qui sous-entend que Émile DECKER (père de Fernand Decker) et Victor DECKER (père d'Émile DECKER, l'historien local décédé en 2020) l'ont peut-être vu aussi ? Albert Stoffel, Émile Decker et Victor Decker firent toute la Première Guerre mondiale ensemble.


Eugène DECKER né le 6-08-1896 à Blod. (frère de Laurent DECKER) fils de Xavier et Maria THUET, soldat dans la 4ème comp. du 18ème Régt. d’Infanterie Prussienne, âgé de 19 ans tué le 12-09-1915 à Eckengraf (à l’Est)
 
Gustave DECKER né le 19-06-1880 à Blod. fils de Joseph et Madeleine SITTERLE mobilisé dans l’armée allemande, à trouvé la mort le 31-08-1915 âgé de 35 ans, était marié à Soultz et père de deux enfants. (pas de précision)
 
Alois BRUN né le 14-08-1892 à Blod. fils de Alois et Maria THIERRY, soldat dans la 10ème
comp. du 19ème Régt. Prussien Royal, âgé de 22 ans est tué le 18-11-1914 dans les combats près de Kavaka … ?
 
Alois THIERRY né le 14-06-1891 à Blod. fils de Jacques et Madeleine THUET, soldat au 5ème Régt. d’Infanterie Badois Allemand, âgé de 23 ans est tué le 20-08-1914 près de 57 Saarbourg, repose dans un Massengrab au cimetière militaire allemand de la Plaine-de-Walsch en Moselle.
 
André THIERRY né le 26-05-1897 à Blod. ( frère de Alois THIERRY ) fils de Jacques et Madeleine THUET, soldat de la 2ème comp. du 220ème Régt. d’Infanterie de réserve Prusienne, âgé de 18 ans est tué le 29-07-1915 à Kraczewice (Est)
 
Xavier THIERRY né le 17-06-1896 à Blod. fils de Alphonse et Odile SITTERLE, soldat de la 3ème comp. du 18ème Régt. d’Infanterie Prussien, âgé de 19 ans est tué le 28-08-1915 à Friedrichstadt (à l’Est)
 
Xavier REDELIN né le 4-06-1896 à Blod. fils de Louis et Catherine MULLER, soldat à la 9ème comp. du 53ème Régt. de Westphalie, âgé de 19 ans est tué le 13-01-1915 près de 62Neuve Chapelle ( Pas de Calais ) la tombe est retrouvée au cimetière allemand de Wicres par Ernest SITTERLE domicilié à Metz.

Alois ROTHENFLUCH né le 26-06-1887 à Blod. fils de Martin et Thérèse STAHL, soldat à la 7ème comp. du 40ème Régt. Royal Prussien, âgé de 29 ans est tué le 13-09-1916 à 80 Péronne, repose au cimetière de Maissemy dans l'Aisne.

Joseph ZIRGEL né à 68 Bergheim, domicilié à Blod. fils de Napoléon et Barbe Wolf de Colmar, âgé de 22 ans est tué le 27-11-1916 à Wainoden… ?
 
Louis STAHL né en 1900, fils de Grégoire et Eugénie KUHN, soldat à la 2ème comp. du 80ème Régt. des fusiliers, est mort (noyé) le 6-10-1918 à Biebrich am Rhein – Allemagne.
 
François Joseph FRICKER né le 8-1-1893 à Blod. fils de Alois et Catherine JECKER soldat grenadier à la 7ème comp. di 1er Régt. d’Infanterie de la garde, âgé de 25 ans est tué le 27-09-1918 est enterré au cimetière de 08 Briquenay (Ardenne)
 
Joseph SETTELEN né le 11-09-1893 à Blod. fils de Charles, cantonnier, né à Hirtzfelden et Madeleine KOCH née à Fessenheim, soldat à la 10ème comp. du 53ème Régt. d’Infanterie de la Landwehr, âgé de 25 ans est mort le 23-10-1918 dans le Lazaret (Hôpital de Campagne) à Féodosia (à l’Est)
 
Ernest SITTERLE né le 9-06-1894 à Blod. fils de Albert et Maria THUET, soldat au 2ème bataillon de Réserve du 151ème Régt. d’Infanterie allemande, âgé de 21 ans est tué le 23-03-1915 à Wack… ? ( pas de précision…)
 
Isidore THUET né le 15-11-1892 à Blod. fils de Xavier et Catherine RUSCH, soldat au 118ème Régt. d’Infanterie, 7ème comp. âgé de 23 ans tué le 22-10-1915 près de Dobroda, enterré près de Golobock, (pas de précision)
 
Eugène GRINGER né en 1875 à Obersassheim époux de Joséphine MUFF de Blod. et fils de Auguste et Rosalie GRINGER de Obersassheim, soldat à la 4ème comp. du 110ème Bataillon du Génie ( Armierunsbatallion ), âgé de 40 ans est mort le 26-06-1915 à Willenburg … ?
 
Alois GABA né le 25-06-1893 à Blod. fils de Blaise et Marie RENNER, âgé de 25 ans est tué sous l’uniforme allemande le 25-08-1918 à Bapeaume, Nord de la France.
 
Alois JORDAN né le 4-06-1896 à Blod. fils de Alois et Odile HUEBER, âgé de 22 ans est tué en 1918,  Etat civil de la mairie de Blodelsheim, Transcription du décès faite dans le registre des décès à la date du 10-07-1931.
 
Ernest SETTELEN née le 6-08-1884 à Blod. âgé de 34 ans tué en 1918. – le décès n’est pas enregistré dans le registre de l’état civil de Blodelsheim.
 
Emile MULLER né le 21-02-1886 à ? Âgé de 28 ans est tué en 1914 – le décès n’est pas enregistré dans le registre de l’état civil de Blodelsheim.
 
Joseph DECKER né le 11-02-1871 à Blod. fils de Georges et Marie Anne MEYER, âgé de 46 ans, est tué en 1917 – le décès n’est pas enregistré dans le registre de l’état civil de Blodelsheim.
 
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Laurent DECKER et Eugène DECKER, deux frères, fils de Xavier DECKER et Marie, née THUET

Alois THIERRY et André THIERRY, deux frères, fils de Jacques THIERRY et Madeleine, née THUET

Ces deux familles ont perdu chacune deux fils dans cette terrible guerre et ne durent jamais faire leur deuil du décès de leurs fils, cela a dû ruiner le restant de leur vie. Pour les autres familles ce fut pareil !
 
Emile DECKER – Blodelsheim.

Quand ils le purent, les soldats envoyèrent des cartes postales à leur famille comme Sébastien Rothenfluch de Varsovie en 1917. A cette date, son frère Alois était déjà mort, emporté dans l'enfer de Péronne dans les Hauts-de-France, en 1916 !

Photos de la famille de Blaise Gaba en 1910 (Blaise : maire de Blodelsheim de 1917 à 1919) dont la famille fut brisée ! Deux fils, Aloïse et Joseph furent soldats allemands. Joseph reviendra de la guerre de 14... son frère Aloïse, non. Il est déclaré mort le 25 août 1918 du côté de Bapaume (Hauts-de-France). Sa tombe ne put être identifiée !

Source photos : Sylvie Herniou, fille de Léon † et Mariette Gaba †.

Voici trois images mortuaires de soldats Blodelsheimois de même nom : Thierry.

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Deux frères : Aloïs Thierry, mort à Sarrebourg le 20 août 1914 et André Thierry, mort en Russie le 29 juillet 1915.

Et Xavier Thierry, mort en Russie le 28 août 1915.

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Premier monument aux morts qui fut placé dans le transept sud de l'église paroissiale, sans doute dès la fin de la guerre, peut-être au début des années 1920 ?

Après la signature de l'armistice le 11 novembre 1918, l'Alsace-Moselle reviennent à la France. Les soldats alsaciens-mosellans auront les mêmes reconnaissances que les soldats français.

Ci-contre un diplôme remis à Georges Fohrer de Biesheim, grand-père de Paul Fohrer.

Les années d'après-guerre les garçons revenus de l'enfer se sont parfois réunis sous l'églde de l'U.N.C.  soit l'Union Nationale des Combattants pour porter témoignage de leurs camarades qui ne sont pas revenus et revendiquer certains droits !

Lors de la fête de la Libération après la seconde guerre mondiale, le 2 septembre 1945, on n'oublia pas d'associer les anciens de la Grande Guerre à Blodelsheim, ainsi Émile Winckler, grand invalide de guerre.

Témoignage et souvenirs de la Grande Guerre vécut par Edmond Artzer, père (1889-1954).


Il effectua son service militaire à Mulhouse au début des années 1910, l'heure de la démobilisation est venue ? Non, la déclaration de la guerre en août 1914 le fit "rempiler". Il fut, lui aussi, un blessé puis un prisonnier de la Grande Guerre en Russie.

Il dira à son retour : "Toute ma jeunesse je l'ai passée dans l'armée allemande avec les quatre ans de la Guerre 1914-1918" !

Son fils, Edmond et Maria Artzer ont gardé un souvenir pour le moins insolite et étonnant de leur père, beau-père.

Un bock de bière personnalisé de son temps de casernement à Mulhouse vers 1910... bock de bière payant !

Voici deux détails de ce bock de bière ou Bierhùmpa !

Ce qui y est écrit dessus se passe de commentaires, tout juste cela traduit-il l'animosité des allemands à l'encontre des français ou inversement à l'époque !

Edmond Artzer et Joseph Peter furent donc beaux-frères. Madeleine (dit : Màdlùng) Sitterlé, née Peter, fut l'épouse d'Emile Sitterlé, ils eurent plusieurs enfants dont Arthur et Edouard. Edouard est mort Malgré-Nous en Lettonie en 1944.

Joseph Peter à gauche sur la photo, fut le beau-frère d'Edmond Artzer, lui aussi fut blessé de guerre.

Sur les Verlustlisten de Blodelsheim accessibles sur ce site plus en avant dans ce thème, son nom apparaît dès novembre 1914 où il est signalé : schwer verwundet soit gravement blessé. De plus ses pieds furent victimes d'engelures. Toute sa vie durant Joseph Peter en gardera un handicap. Il semble avoir été quelque part sur le front russe. 
Joseph Peter, fut le père de Jeanne Renner, née Peter, grand-père des enfants de Joseph Renner et Jeanne, née Peter donc.

Edmond Artzer est d'abord signalé : vermißt puis en Gefangenschaft soit disparu puis prisonnier en juillet 1916. Pour lui, un carnet de suivi qui semble être un livret de compte (?) atteste qu'il fut prisonnier sur le front de russe de juillet 1916, sans doute jusqu'à l'armistice en novembre 1918.

Le bock de bière d'Edmond Artzer en vidéo...

Le frère d'Edmond, Albert Artzer (1879-1954) fut aussi un soldat de la Grande Guerre.

Autre photo d'un Blodelsheimois de la Grande Guerre, celle d'Albert Artzer (1879-1954) qui fut le frère d'Edmond, le père de Jeanne Artzer, mariée à Albert Sitterlé qui tinrent le commerce situé dans la rue du Canal d'Alsace.

Un grand merci à Edmond et Maria Artzer pour ces documents et d'avoir permis de les proposer sur ce site.

Témoignage d'Eugène Sitterlé (1880-1964) autre soldat de la Grande Guerre.

Autre témoignage de guerre, celui d'Eugène Sitterlé qui habita dans la rue Alma à Blodelsheim. Il fut écrit en allemand, Eugène Sitterlé fit partie de cette génération dans une Alsace allemande et n'avait donc appris que l'allemand et s'exprimait en alsacien.

Dans sa vie Eugène Sitterlé vécut aussi la Deuxième Guerre mondiale avec notamment l'Exode à Gimont.

Sont présentés là une partie des photos et textes des archives d'Émile Decker qui rappellent le lourd tribut des enfants Blodelsheimois morts sur les champs de batailles où qui sont revenus meurtris de cette terrible Première Guerre mondiale.

 

Aloïs Sitterlé comme tout ceux de sa génération, changea plusieurs fois de nationalités.

Ils naquirent allemands, puis devinrent français en 1918, à nouveau allemands de 1940 à 1945, puis français à la fin de leur vie !

Aloïs Sitterlé (1871-1954) fut maire de la commune de 1936 à 1940 et un court moment en 1945. Il fut à la tête des villageois lors de l'Exode à Gimont en 1939-1940.
Paul Pflieger (1884-1937) fut lui aussi soldat allemand, il fut fait prisonnier en 1917-1918. En 1930 il fut le 1er président de l'U.N.C. locale.

Paul Pflieger fut fait prisonnier en 1917 et 1918 à Pavlovski Possad à l'est de de Moscou * .
* Lieu identifié grâce à l'aide de l'ambassade de Russie à Strasbourg et du Volksbund.de organisme allemand spécialisé dans la recherche de sépultures de soldats tombés dans les deux Guerres mondiales.

Il envoya deux courriers à son épouse, un le 21 novembre 1917 et l'autre le 3 janvier 1918. Ces courriers furent conservés par sa belle-fille Liliane Pflieger.

Voici la premier courrier écrit le 21 novembre 1917.

Ce courrier, écrit le 21 novembre 1917 semble n'avoir été expédié que le 24 décembre 1917. Il fut adressé à Frau Paul Pflieger, non à Blodelsheim, mais à Uffheim où retourna Marie, son village natal. Incontestablement ce courrier passa par la censure !

Retranscrit ce courrier ci-contre.

En 1917 et 1918 Paul Pflieger fut donc emprisonné dans le camps de prisonniers de Pavlovski Possad à l'est de Moscou.

Deuxième courrier écrit le 3 janvier 1918.

Ces deux courriers ne parlent que de l'espoir de se revoir en bonne santé et les interrogations qu'eut Paul Pflieger sur les êtres chers à Chalampé, Uffheim et Blodelsheim.
La censure ne permit pas d'évoquer le front et les considérations militaires.

Retranscrit ce courrier, ci-contre.

À la fin de la guerre, Paul Pflieger reviendra sain et sauf à Blodelsheim. Avec son épouse Marie, ils eurent sept enfants :
Charles (1913, décédé de la scarlatine en 1922), Reine (1915, mariée à Ernest Anthony), Marthe (1917, mariée à un officier français M. Wagner qui se réfugia en Suisse durant la Seconde Guerre mondiale, puis rallia la France), Angèle (1920, mariée à Pierre Werner), Alice (1921, mariée à M. Barthelmebs), Alvine (1925, mariée à Pierre Hassler) et Paul (1928, marié à Liliane).

Paul était originaire de Chalampé où son père fut Dammeister soit surveillant du Rhin.
En 1930, il fut le premier président de l'U.N.C. de Blodelsheim.
Paul décéda en 1937. Marie, son épouse continua à gérer la boucherie face à l'église dans la rue du Rhin (aujourd'hui rue du Canal d'Alsace) jusqu'en 1951, elle fut fondée vers 1912 ~.
La maison fut construite par un médecin américain au XIXe siècle ?
Renseignements fournit par Liliane qui prit la succession de la boucherie avec son mari Paul, fils en 1951.

Image mortuaire de Paul Pflieger.

Source : Liliane Pflieger, novembre 2021.

Nous vous présentons à présent un document inédit.

C'est un mémoire qu'a écrit Albert Witz en 1982 pour ses petits-enfants. Il raconta, la vie quotidienne à Blodelsheim "à l'arrière" pendant la Grande Guerre. Son papa Albert est au front, soldat allemand... sa maman Émilie tombe gravement malade en 1916 ! Albert, de même prénom que son papa, est l'ainé des 7 enfants d'Albert et Émilie. Il raconta le drame de sa famille, dans ces années 1914 à 1921. Son papa rentra de la guerre en décembre 1918, détruit. Albert, le fils, alors tout jeune se souvient de l'inhumanité de la guerre... mais aussi de la dureté à Blodelsheim même !

Publié avec l'autorisation de Monique Gény-Witz, la fille d'Albert Witz.

Albert Witz (1908-1986)
ci-contre avec son épouse Stéphanie fut donc le fils ainé d'Albert Witz (1879-1932)

Albert Witz de Blodelsheim revint vivant de cette terrible guerre.
"Vivant mais détruit".
Il fut gazé par deux fois.
Tout sa vie il souffrit d'insuffisance pulmonaire.
Il est décédé à l'âge de 53 ans à Blodelsheim.

Georges et François-Joseph Reithinger, furent aussi des soldats de la Grande-Guerre...
deux frères de l'illustre famille Reithinger. François-Joseph devint, après la guerre, le maire de Blodelsheim de 1925 à 1936.

Georges Reithinger dut être infirmier quelque part sur le front.

en avril 1915, François-Xavier Reithinger "Reservist" dut être blessé, car ce courrier fut expédié au Spital Lazarett de Zabern soit Saverne. Dans ce courrier, il n'est question que de se revoir...

A la fin de la guerre François Joseph Reithinger était prisonnier des anglais, ce courrier l'atteste...

Ci-contre, une photo du domaine Reithinger faite durant la Grande Guerre.

Un grand merci à Thérèse Reithinger de Mulhouse pour avoir permis de partager ces photos.
 

Combien de Blodelsheimois furent enrôlés dans les troupes allemandes ?

Près de 30 classes d'âge furent concernées de 1871 à 1900. Sans doute bien plus d'une centaine !

Près de 80 d'entre-eux furent, un moment où à un autre, signalés blessés ou disparus dans les Verluslisten entre 1914 et 1918.

Ces Verluslisten sont accessibles aujourd'hui via le site :

des.genealogy.net

Ceci avec l'aide de Claude Hérold de Turckheim grand spécialiste des recherches sur les disparus des deux Guerres Mondiales.

Garçons de Blodelsheim sur les Verlustlisten (listes des pertes, soit blessés, disparus…ou morts)

diffusées par les autorités de 1914 à 1918

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Figurent leur nom, prénoms, village et dans quelle arme ils furent enrôlés.

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En cliquant sur les noms soulignés ci-dessous, ils apparaissent sur une liste de noms de soldats hors de combat !

Certains garçons sont même cités deux, trois fois.

Parfois le nom est mal orthographié : ex. Benner au lieu de Renner ou Dechert au lieu de Deckert.

 

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Artzer

Edmund

Blodelsheim

Preußen 1059

Artzer

Edmund

Blodelsheim, Gebweiler

Preußen 623

Reserve-Infanterie-Regiment 223

Benner (Renner)

Albert

Blodelsheim

Preußen 1379

Infanterie-Regiment 15

Beringer

Ludwig

Blodelsheim, Gebweiler

Preußen 1264

Brün

Eugen

Blodelsheim, Gebweiler

Preußen 1267

Brün

Ludwig

Blodelsheim, Gebweiler

Preußen 228

Grenadier-Regiment 9

Dechert

Gabriel

Blodelsheim, Gebweiler

Preußen 181

Infanterie-Regiment 142

Decker

Eugen

Blodelsheim, Gebweiler

Preußen 347

Infanterie-Regiment 18

Decker

Lorenz

Blodelsheim, Gebweiler

Preußen 71

Infanterie-Regiment 113

Dehlinger

Alois

Blodelsheim, Gebweiler

Preußen 638

Landwehr-Infanterie-Regiment 19

Dehlinger

Aloys

Blodelsheim, Gebweiler

Preußen 107

Landwehr-Infanterie-Regiment 19

Dehlinger

Aloys

Blodelsheim, Gebweiler

Preußen 969

Dehlinger [nicht Gehlinger]

Josef

Blodelsheim

Preußen 611

Infanterie-Regiment 113

Ernst

Adolf

Blodelsheim, Gebweiler

Preußen 254

Infanterie-Regiment 53

Ernst

Adolf

Blodelsheim, Gebweiler

Preußen 303

Infanterie-Regiment 18

Fricker

Albert

Blodelsheim, Gebweiler

Preußen 1290

Fricker

Josef

Blodelsheim, Kreis Gebweiler

Preußen 37

I. Garde-Regiment

Fricker

Josef

Blodelsheim, Gebweiler

Preußen 1368

1. Garde-Regiment zu Fuß

Fricker

Karl

Blodelsheim, Gebweiler

Preußen 909

Fricker [nicht Frickler]

Kamill

Blodelsheim [nicht Bloddesheim]

Vermissten-Nachweis 11

Infanterie-Regiment 113

Fäsch

Johann

Blodelsheim i. Els.

Preußen 249

Infanterie-Regiment 142

Gaba

Alois

Blodelsheim, Gebweiler

Preußen 1200

Gaba

Aloys

Blodelsheim, Gebweiler

Preußen 1279

Gehlinger

Josef

Blodelsheim, Gebweiler

Preußen 81

Infanterie-Regiment 113

Haßler

Alois

Blodelsheim, Els.

Preußen 249

Infanterie-Regiment 142

Heitz

Eugen

Blodelsheim, Gebweiler

Preußen 115

Füsilier-Regiment 40

Heller

Viktor

Blodelsheim, Gebweiler

Preußen 733

Heller

Viktor

Blodelsheim

Preußen 801

Jordan

Eugen

Blodelsheim, Gebweiler

Preußen 1155

Judas

Isidor

Blodelsheim, Gebweiler

Preußen 1052

Judas

Josef

Blodelsheim, Gebweiler

Preußen 981

Judas

Vikt. Blas.

Blodelsheim, Mülhausen

Preußen 355

Reserve-Infanterie-Regiment 224

Marter

Eugen

Blodelsheim, Gebweiler

Preußen 329

Landwehr-Infanterie-Regiment 19

Müller

Emil

Blodelsheim, Gebweiler

Preußen 413

Infanterie-Regiment 171

Müller I

Emil

Blodelsheim

Preußen 543

Infanterie-Regiment 171

Müller II.

Josef

Blodelsheim, Gebweiler

Preußen 503

Infanterie-Regiment 87

Naegilin

Josef

Blodelsheim, Gebweiler

Sachsen 543

Peter

Josef

Blodelsheim, Gebweiler

Preußen 81

Infanterie-Regiment 113

Reithinger

Georg

Blodelsheim, Gebweiler

Preußen 1170

Reithinger

Georg

Blodelsheim, Gebweiler

Preußen 1163

Reithinger

Georg

Blodelsheim, Gebweiler

Preußen 777

Reitlinger

Michael

Blodelsheim

Preußen 73

Infanterie-Regiment 170

Renner

Albert

Blodelsheim, Gebweiler

Preußen 1271

Renner

Josef

Blodelsheim, Gebweiler

Preußen 1378

Infanterie-Regiment 71

Rheitinger

Franz

Blodelsheim, Gebweiler

Preußen 1337

Infanterie-Regiment 162

Rothenfluch

Alois

Blodelsheim, Gebweiler

Preußen 661

Füsilier-Regiment 40

Ruh

Eugen

Blodelsheim, Kreis Gebweiler

Preußen 33

Infanterie-Regiment 111

Schillinger

Karl

Blodelsheim, Gebweiler

Preußen 347

Infanterie-Regiment 18

Settelen

Ernst

Blodelsheim, Gebweiler

Preußen 595

Reserve-Infanterie-Regiment 249

Settelen

Ernst

Blodelsheim, Gebweiler, Els.

Preußen 1325

Füsilier-Regiment 40

Settelen

Josef

Blodelsheim, Gebweiler

Preußen 322

Reserve-Infanterie-Regiment 249

Settelen

Josef

Blodelsheim, Gebweiler

Preußen 75

Infanterie-Regiment 142

Settelen

Josef

Blodelsheim, Gebweiler

Preußen 1408

Landwehr-Infanterie-Regiment 53

Sitterle

Georg

Blodelsheim, Gebweiler

Preußen 1020

Sitterle

Josef

Blodelsheim

Preußen 586

Reserve-Infanterie-Regiment 224

Sitterle

Josef

Blodelsheim, Gebweiler

Preußen 650

Feldartillerie-Regiment 209

Sitterle

Josef

Blodelsheim, Gebweiler

Preußen 355

Reserve-Infanterie-Regiment 224

Stahl

Emil

Blodelsheim, Gebweiler

Preußen 934

Stahl

Ludwig

Blodelsheim, Gebweiler

Preußen 1343

Füsilier-Regiment 80

Stoffel

Albert

Blodelsheim, Gebweiler

Preußen 154

Infanterie-Regiment 53

Stoffel

Georg

Blodelsheim i. Ob. Els.

Preußen 568

Infanterie-Regiment 142

Stoffel

Georg

Blodelsheim i. E.

Preußen 275

Infanterie-Regiment 142

Stoffel

Georg

Blodelsheim, Els.

Preußen 181

Infanterie-Regiment 142

Stoffel

Peter

Blodelsheim, Gebweiler

Preußen 865

Stoffel

Peter

Blodelsheim, Gebweiler

Preußen 559

Infanterie-Regiment 88

Stoffel

Viktor

Berdelsheim (Blodelsheim)

Preußen 621

Grenadier-Regiment 1

Thierry

Andreas

Blodelsheim, Gebweiler

Preußen 371

Reserve-Infanterie-Regiment 220

Thierry

Ernst

Blodelsheim, Gebweiler

Preußen 676

Reserve-Infanterie-Regiment 250

Thierry

Ernst

Blodelsheim

Preußen 336

Infanterie-Regiment 142

Thierry

Ernst

Blodelsheim, Mülhausen

Preußen 222

Infanterie-Regiment 142

Thierry

Eugen

Blodelsheim, Elsaß

Bayern 419

Jäger-Regiment 3

Thierry [nicht Firry]

Ernst [nicht Georg]

Blodelsheim [nicht Herten]

Preußen 923

Thierry [nicht Thiery]

Alois

Blodelsheim

Preußen 1146

Thiery

Xaver

Blodelsheim, Gebweiler

Preußen 347

Infanterie-Regiment 18

Thuet

Alfred

Blodelsheim

Preußen 1430

Infanterie-Regiment 331

Thuet

Alfred

Blodelsheim, Gebweiler

Preußen 303

Infanterie-Regiment 18

Thuet

Alfred

Blodelsheim, Gebweiler

Preußen 1372

Infanterie-Regiment 331

Thuet

Isidor

Blodelsheim, Gebweiler

Preußen 389

Reserve-Infanterie-Regiment 118

Thuet

Viktor

Blodelsheim, Elsaß

Bayern 418

4. Infanterie-Regiment

Thuet

Xaver

Blodelsheim

Preußen 650

Reserve-Infanterie-Regiment 224

Thuet

Xaver

Blodelsheim, Gebweiler

Preußen 355

Reserve-Infanterie-Regiment 224

Winckler

Albert

Blodelsheim, Gebweiler

Preußen 676

Reserve-Infanterie-Regiment 250

Zirgel

Josef

Blodelsheim, Gebweiler

Preußen 

Ceux qui ne sont pas rentrés...

Tout ceci est en complément du travail initial d'Émile Decker dans les années 1980-1990.

Par ordre d'inscription au monument aux morts, place du 14-Juillet à Blodelsheim.

Si pour la plupart d'entre-eux, les recherches furent intéressantes, il en reste un, dont on ne sait rien : Decker Joseph (1871-1917) !

 

Alois Brun vient d'être renseigné sur le site du Volksbund.de

Voici le lien :


https://www.volksbund.de/erinnern-gedenken/graebersuche-online/detail/cb88d963e9ceccd780c23fc132624be6





 

Eugène Decker († 1915) est renseigné sur le site du Volksbund.de

Voici le lien :

https://www.volksbund.de/erinnern-gedenken/graebersuche-online/detail/ad4a52426337b2b2a0221be083060584





 

Après le décès de Laurent puis Eugène, le troisième frère Joseph fut démobilisé par les autorités militaires allemandes. Joseph aura 4 enfants, dont l'ainé, né en 1918, sera Malgré-Nous dans la Deuxième Guerre mondiale où il succombera lui aussi. Cette famille vécut dans l'impasse du Centre à Blodelsheim. Tragique destin, disions-nous !

Un grand merci pour les témoignages de René Brun et d'avoir permis de photographier ces documents qu'il a conservés et l'aide de Jonathan Brun pour la photo de la tombe de Laurent Decker.

Gustave Decker († 1915) se trouve sur le site du Volksbund.de

L'endroit de sa disparition est connu, mais pas sa sépulture, il a donc disparu !

Voici le lien vers le site :


https://www.volksbund.de/erinnern-gedenken/graebersuche-online/detail/8bdbec7a8a3f189e5967d0a1454dcc51



 

Laurent Decker († 1915) repose donc au cimetière de Lens-Sallaumines.

Il figure sur le site du Volksbund.de

Voici le lien :


https://www.volksbund.de/erinnern-gedenken/graebersuche-online/detail/ae513c4a3a724175680a4a61674940db






 

Joseph Fricker († 1918) vient d'être inscrit sur le site du Volksbund.de

Voici le lien :


https://www.volksbund.de/erinnern-gedenken/graebersuche-online/detail/1929590827a0fedaf3623196f55bbc84
 

Pour ce faire une idée des circonstances de la disparition d'Alois Gaba près de Bapaume voici un lien vers un rapport de sa hiérarchie militaire allemande. Les troupes furent anéanties sous un déluge de fer anglais en août 1918 !

http://stahlgewitter.com/18_08_25.htm

Alois Gaba († 25-8-1918) à Bapaume vient d'être inscrit dans le Gedenkbuch du cimetière de St Laurent-Blanchy près d'Arras par le Volksbund.de




















 

En voici le lien :

https://www.volksbund.de/erinnern-gedenken/graebersuche-online/detail/691633058e33dba0b45c0bf1d5054956

8 - GRINGER Eugène, né le 8-1-1875 à Obersaasheim, fils de Auguste et Rosalie GRINGER, époux de Joséphine MUFF de Blodelsheim, soldat de la 4e Compagnie du 110e Bataillon du Génie (Armierungsbataillon), tué, âgé de 40 ans  le 26-5-1915 à Willenburg dans un Kriegslazarett Pologne.
Lieu de sépulture inconnue. 
 
Figure sur le site du Volksbund.de voici le lien :

https://www.volksbund.de/erinnern-gedenken/graebersuche-online/detail/3a9ca67b20b85e5352ee22069c782ce4

9 - JORDAN Alois, né le 4-06-1896 à Blodelsheim,  fils d’Alois et Odile HUEBER. Il fut soldat du Badische Infanterie-Regiment 113. Du 4 août 1918 au 3 septembre 1918 ce régiment a combattu dans des Stellungskämpfe autour de la rivière "La Vesle" dans la Marne et l'Oise. Alois Jordan semble avoir succombé au Lazarettabteilung 130 le 15 août 1918 dans les Hauts-de-France. 
La transcription du décès dans le registre des décès de Blodelsheim ne fut faite que le 10-07-1931 sur instruction du Tribunal de Première Instance de Colmar, sans préciser le lieu du décès.
A ce jour son lieu de sépulture reste inconnu.

Depuis mai 2022 Alois JORDAN figure sur le site du Volksbund.de après avoir envoyé à l'organisme son acte officiel de décès.

Voici le lien :

https://www.volksbund.de/erinnern-gedenken/graebersuche-online/detail/a5afd7fdaa350bf6498d062c14cf5134

10 - MULLER Emile, né le 21-02-1886 à ? 
Soldat Infanterie-Regiment 171 Kompanie 12. Tué à l’âge de 28 ans le 14 novembre 1914 – le décès n’est pas enregistré dans le registre de l’état civil de Blodelsheim. Il repose au cimetière du Meenen Wald près de Wewelgem entre Ypres et Courtrai dans la Flandre occidentale en Belgique. Block A – Grab 2956.

Figure sur le site du Volksbund.de  

Voici le lien :


https://www.volksbund.de/erinnern-gedenken/graebersuche-online/detail/7dd35d75e015dd111c74f4599ea1e570

11 - REDELIN Xavier, né le 4-6-1896 à Blodelsheim, fils de Louis et Catherine MULLER. Musketier de la 9ème Compagnie du 53ème Régiment de Westphalie, tué d’un tir en pleine tête, âgé de 19 ans le 13-1-1915 près de 62 Neuve Chapelle dans les Hauts-de-France. Sa tombe est retrouvée dans un cimetière par Ernest Sitterlé domicilié à Metz. Repose à Wicres Block 2 Grab 158.

Voir la photo de sa tombe sur ce site, photographiée par Simone et Paul Fohrer de Blodelsheim.

Figure sur le site du Volksbund.de

Voici le lien :


https://www.volksbund.de/erinnern-gedenken/graebersuche-online/detail/cb11e8497b4d42d35e7d2a570acb8342

12 - ROTHENFLUCH Alois, né le 26-6-1887 à Blodelsheim.  Fils de Martin et Thérèse STAHL.  Musketier der 7. Kompanie des 40. Königliche Preußichen Infanterie Regiment. Tué à l’âge de 29 ans le 13-9-1916 à Péronne. Figure dans l’état civil de Blodelsheim. Repose au cimetière allemand de Maissemy dans l’Oise. 

Figure sur le site du Volksbund.de

Voici le lien : 


https://www.volksbund.de/erinnern-gedenken/graebersuche-online/detail/f3e61e2d514a1903ff9f36590ad6c4a3

Carte postale sur laquelle figure Alois Rothenfluch, glorifié et entouré par l'empereur Guillaume II. Alois et les allusions faites aux tâches dans un casernement !

Source : archives d'Émile Decker.

13 - SETTELEN Ernest, né le 6-08-1884 à Blodelsheim. Fils de Charles et Magdalena, née Koch. Sergent du Füsilier-Regiment 40
3. Kompanie.
 Entre le 18 juillet et le 23 juillet 1918 ce régiment fut mêlé dans une Abwehrschlacht entre Soissons et Reims.
Ernest Settelen est signalé légèrement, mais il meurt le 5 août 1918. Le décès n'est pas enregistré dans le registre de l’état civil de Blodelsheim. Son père fut cantonnier, originaire de Hirtzfelden et sa maman de Fessenheim. La famille Settelen habita rue Principale au nord du village côté ouest.
A ce jour son lieu de sépulture reste inconnu.
En 1919 on trouve bien un Ernest Settelen dans un registre des décès de Blodelsheim, mais âgé de 5 ans, il est né en mai 1914... ce fut le fils d'Ernest qui est donc mort soldat allemand de la Grande Guerre. Tragique !

Ne figure pas encore sur le site du Volksbund.de

14 - SETTELEN Joseph, né le 9-9-1893 à Blodelsheim. Fils de Charles et Madeleine née Koch. Il fut, Soldat des III. Bataillon der 12. Companie des 53. Landwehr Infanterie Regiment. Agé de 25 ans, est mort le 23-10-1918 dans un Lazarett à Feodosia en Crimée.
Lieu de sépulture inconnu.

Ernest et Joseph furent donc deux frères, leur soeur Eugénie fut mariée à Joseph Rawo qui furent les grand-parents d'André, Maurice † Girel et leurs soeurs.

Joseph figure sur le site du Volksbund.de

Voici le lien :


https://www.volksbund.de/erinnern-gedenken/graebersuche-online/detail/8ddde55d29b944639442915dad4cf672

15 - SITTERLE Ernest, né le 9-06-1894. Fils de Albert et Maria Thuet, Musketier au Ersatzbataillon 2 Infanterie Regiment 151 Kompanie 6. Fut tué, âgé de 21 ans, à Wach le 23.03.1915 Sensburg (Mragowo) dans nord-ouest de la Pologne. Dans l’état-civil de Blodelsheim son acte de décès fut enregistré le  28-7-15.
Lieu de sépulture inconnue.

Figure sur le site du Volksbund.de

Voici le lien :


https://www.volksbund.de/erinnern-gedenken/graebersuche-online/detail/bbb202ef39c7441f4731580c0adc13a7

16 - STAHL Louis, né le 5 mars 1900. Fils de Grégoire et Eugénie Kuhn. Fut au Füsilier Regiment 80 des Ersatzbataillon 2. Kompanie.
Est mort noyé le 6-10-1918 à Biebrich am Rhein - Allemagne.
Il repose au cimetière de Wiesbaden-Biebrich – Endgrablage 55.
Sa tombe est donc connue.

Louis Stahl igure sur le site du Volksbund.de

Voici le lien :


https://www.volksbund.de/erinnern-gedenken/graebersuche-online/detail/983846278c8797a506d2cc07f24fe065

Ci-dessous une capture d'écran d'un plan qui situe le Friedhof de Wiesbaden-Biebrich.

17 - THIERRY Alois, né le 7-6-1891 à Blodelsheim. Fils de Jacques et Madeleine Thuet. Reservist 5. Badische 1. Kompanie Infanterie-Regiment 113. Tué, âgé de 23 ans le 20-8-1914 près de 57 Sarrebourg, repose dans un Massengrab au cimetière militaire de la Plaine-de-Walsch 57.

Alois THIERRY figure sur le site du Volksbund.de


https://www.volksbund.de/erinnern-gedenken/graebersuche-online/detail/341101f9d22a3daa01f15b6ad3166896

Photos du cimetière militaire allemand reçues de la mairie de Plaine-de-Walsch en Moselle.
 

La famille THIERRY a fait graver sur la pierre tombale de la tombe familiale : Aloyse et André morts dans la Guerre 1914-1918 pour garder mémoire de leur disparition. 

18 - THIERRY André, né le 26-5-1897 à Blodelsheim. (frère d’Alois). Fils Jacques et Madeleine Thuet. Musketier der 2. Kompanie des 220. Preußen Infanterie Regiment. Agé de 18 ans, est tué le 29-7-1915 à Kraczewice en Pologne (ou en Russie d'après l'image mortuaire ?)
Lieu de sépulture inconnu.

Figure sur le site du Volksbund.de

Voici le lien :


https://www.volksbund.de/erinnern-gedenken/graebersuche-online/detail/78eceb28113b3f4dc49d5c5fb7643aa5

19 - THIERRY Xavier, né le 17-6-1896 à Blodelsheim. Fils d’Alphonse et Odile SITTERLE. Fut Musketier des Infanterie Preußen Regiment 18 Kompanie 3. Agé de 19 ans, est tué le 28-8-1915 à Friedrichstadt en Pologne (avant 1918, ce lieu se situa en Russie).
Xavier Thierry habita rue du Rhin (Canal d'Alsace aujourd'hui), propriété Danner.














Son lieu de sépulture n'est pas connu.

Figure sur le site du Volksbund.de

Voici le lien :


https://www.volksbund.de/erinnern-gedenken/graebersuche-online/detail/2a7ab9adda8a8b414a5b68cebb97d561

La famille THIERRY a fait graver sur la pierre tombale de la tombe familiale : Xavier THIERRY tombé en Russie (1896-1915) pour garder mémoire de sa disparition. 

20 - THUET Isidore, né le 15-11-1892 à Blodelsheim. Fils de Xavier et Catherine RUSCH. Soldat der Reserve Infanterie 118 Kompanie 7. Tué, âgé de 23 ans le 22-10-1915.
D'après le Volksbund.de il reposerait à Dobrova, en Slovénie, où sa tombe serait conservée ?

Figure sur le site du Volksbund.de

Voici le lien :


https://www.volksbund.de/erinnern-gedenken/graebersuche-online/detail/e23ab6d29b1290739e8e8d534d4f4f13

21 - ZIRGEL Joseph, né à Bergheim le 21-01-1894, domicilié à Blodelsheim. Fils de Napoléon et Barbe Wolf de Colmar. Soldat der Maschinengewehr-Kompanie Landwehr-Infanterie-Regiment 37. Est mort de ses blessures à Wainoden en Lettonie ? Enregistré dans l’état-civil des décès de Blodelsheim, donné comme mort le 27-11-1916.

Figure sur le site du Volksbund.de

Voici le lien :


https://www.volksbund.de/erinnern-gedenken/graebersuche-online/detail/fc6e88d051812f0a7c123cee0685544e

Dans quels pays les 21 victimes de Blodelsheim de la Première Guerre mondiale sont ils morts ?
 
Lieux se situant dans les pays d’aujourd’hui :
 
-8 en France, dont 7 dans les Hauts-de-France et 1 dans le Grand Est
-3 en Pologne
-2 en Lituanie
-1 en Allemagne
-1 en Belgique
-1 en Crimée (Russie ou Ukraine) 
-1 en Lettonie
-1 en Russie
-2 indéterminés

-1 soldat dont on ne sait rien à ce jour, malgré son nom inscrit aux deux monuments aux morts
 
 
Tombes individuelles :                          5
Fosse commune Massengrab :            2
Disparus :                                               13
Inconnu à ce jour :                                 1

Travail complété grâce à l'aide et les échanges avec Frau Borowski et de François Noël du Volksbund.de
et Herr Hennhöfer du Generallandesarchiv de Karlsruhe.
Et l'aide précieuse de Claude Hérold de Turckheim.

Merci à François Béringer, maire de Blodelsheim, à Marine Wagner, Marina Decker et Stéphanie Boitard à la mairie de Blodelsheim pour m'avoir permis de consulter les registres d'état civil.


En 2022 avec la parution de l'ouvrage sur les photos d'école de François Antony, on trouvera peut-être d'autres photos de ces pauvres garçons, quoique plus jeunes, tués dans la Grande Guerre ?

 

Un mot sur l'armistice de novembre 1918 à Blodelsheim

Après avoir été des sujets allemands du 10 mai 1871 au 11 novembre 1918, les Alsaciens-Mosellans redeviennent français 47 ans plus tard.

Rares sont les documents qui évoquent le retour de Blodelsheim à la France.

Émile Decker se rappela que ses parents et grands-parents évoquèrent parfois la rentrée des troupes françaises au village avec des troupes américaines. Les anciens disant : D'Amerikaner sén schwàrz gsé (les américains furent des noirs)... mais aucun document ne le confirma.

Durant l'hiver 2016 le N° 70 du magazine "Saison d'Alsace" parla de cette libération de l'Alsace... par les Américains qui furent essentiellement des noirs.

Extrait d'un article où apparaissent des villages de la Plaine du Rhin libérés en novembre 1918 par des troupes américaines.

En novembre et décembre 1918 les Blodelsheimois revinrent des combats sans doute meurtris de ce qu'ils ont vécu. Certains ne s'en remirent jamais !

Oui, combien de Blodelsheimois furent enrôlés dans les troupes allemandes, sachant que près de 30 classes d'âge furent concernées de 1871 à 1900 ? Sans doute bien plus d'une centaine !

Nous l'avons vu, 19 d'entre-eux ne reviendront pas dans leurs foyers.

Ceux qui revinrent durent réapprendre à vivre étant devenus citoyens français comme tous les alsaciens-mosellans.
 

L'armistice fut signée le 11 novembre 1918 dans la liesse générale, l'Alsace et la Moselle retournèrent à la France.

Pour les familles qui perdirent un fils, voire deux, le traumatisme ne s'effacera jamais !

A Blodelsheim, trois familles : les familles Xavier et Marie Decker ; Charles et Magdalena Settelen ; 
Jacques et Madeleine Thierry perdirent deux fils.

Extraits de journaux d'époque dans les archives d'Émile Decker qui relatent le Traité de Versailles en 1919.  La Paix sera de courte durée comme on le sait, 20 ans plus tard sera déclenchée la Deuxième Guerre mondiale.

Les Alsaciens officiellement français
qu'à partir de 1920 ?
Cette fiche d'intégration semble l'attester.

Dans ce thème on s'est posé la question du ressenti que ces garçons alsaciens-mosellans ont pu avoir dans cette Grande Guerre.

Voici deux interviews (deux vidéos et un article de presse de 2002) de deux soldats alsaciens de la Grande Guerre, leurs témoignages sont édifiants... dont celui du dernier soldat alsacien qui est décédé en 2005 à l'âge de 108 ans : Charles Kuentz.

Ci-dessous une célébration parmi d'autres du 11 novembre 2021 où il est mis l'accent sur cette fraternité entre la France et l'Allemagne aujourd'hui, mais aussi pour rappeler qu'en 1914-1918 les soldats alsaciens-mosellans ne furent pas des Poilus mais des Feldgrauen car l'Alsace et la Moselle furent allemandes !

Et dans l'Après-guerre que devinrent les soldats rentrés meurtris... et qui s'en soucia ?

Les rescapés du premier conflit mondial, détruits par une guerre vaine et barbare, comprennent rapidement que le pays ne pourra pas faire grand chose pour eux. Car la France qui glorifie ses morts, est impuissante à aider les survivants. Abandonnés, parfois condamnés à l'exclusion, ils essaient de se reconstruire et de ne pas céder à l'amertume et au découragement. Ces sentiments encore exacerbés pour les alsaciens-mosellans revenus de la Grande Guerre, soldats allemands et les voici devenus français !

Le quotidien de l'Entre-deux-guerres fut très dur pour toutes les humbles familles le long du Rhin, voici, ci-dessous, le témoignage de Stéphanie Witz, née Munschy qui vécut ces années-là à Blodelsheim...

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