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Les saints patrons de la paroisse de Blodelsheim

Saint Blaise, saint patron de la paroisse catholique de Blodelsheim attesté depuis 1185

Saint Anicet, patron secondaire de la paroisse depuis 1846

Saint Éloi, saint patron de la communauté de paroisses de la Hardt depuis 2008

En 1999, l'association "Recherches Médiévales" sous la présidence de Guy Trendel fit des recherches sur l'histoire et les traditions autour du culte du populaire saint Blaise.
En Alsace, plus d'une vingtaine de paroisses sont placées sous le vocable de ce saint.
Pour une trentaine d'autres fut trouvé trace de son culte par le passé.

Voici ce qui fut relaté pour la paroisse Saint-Blaise de Blodelsheim.

A Blodelsheim, par le passé, ce fut un vrai jour de fête, on vint de près et parfois de fort loin se faire bénir la gorge. Jusqu’après la seconde guerre mondiale le jour de fête fut fixé au 3 février. Depuis, St Blaise est fêté le premier dimanche de février.

Aucune relique du saint ne se trouve à Blodelsheim, contrairement à Leimbach près de Thann une vita certifie que le chef (crâne) du saint qui est serti dans un calice en or se trouve en l'église paroissiale. Relique qui fut donnée à l'abbaye de l'Oelenberg à Reiningue par le seul pape alsacien de l'histoire : St Léon IX selon une vita d'époque.
Une autre tradition prétend même que le saint pape vint en personne apporter cette relique à Leimbach !

Ci-dessous vidéo réalisée en février 2022 sur la Tradition de St Blaise à Blodelsheim et à Leimbach.

Ci-contre statue primitive de St Blaise

à Blodelsheim.

Saint Blaise fait partie des 14 saints auxiliateurs de l'église catholique qu'on invoque particulièrement, pour que leur intercession auprès de Dieu ait plus d'efficacité, soit qu'ils passent pour plus accessibles aux prières, en particulier dans les situations d'urgence.

St Blaise 2022

La porte installée en mars 2020
fut bénie par le chanoine Hubert Schmitt, Vicaire Général de l'archevêché de Strasbourg.

 

2023 : fête de St Blaise le 12 février célébrée par le père Didier Karon, curé de la communauté de paroisses Saint-Éloi de la Hardt à partir de septembre 2022.

Les reliques de St Blaise et traditions en certains lieux à travers le monde...

Cliquer sur la note musicale pour le son.

Saint Eloi de la Hardt

En 2008 fut créée la communauté de paroisses Saint-Eloi de la Hardt, elle englobe les paroisses de Fessenheim (où réside le desservant), Hirtzfelden, Munchhouse, Roggenhouse, Rumersheim-le-Haut et Blodelsheim... elle s'est mise sous la protection de saint Éloi qui fut le saint patron de la petite église de Hammerstatt, village puis hameau disparu entre Rumersheim-le-Haut et Blodelsheim.

En 2014 Monsieur André Seiler d'Ensisheim sculpta une statue de St Éloi pour l'église de Blodelsheim, il en fit don à la paroisse.

Sainte Odile, sainte patronne d'Alsace - une année jubilaire en 2020... elle fut reportée en 2021 pour cause de pandémie !

En l'année 2021 l'archidiocèse de Strasbourg fêta particulièrement sainte Odile, la sainte patronne de l'Alsace. Dans toutes les églises catholiques fut déroulé une toile sous forme d'effigie, grandeur nature, de la sainte. Initialement cette année jubilaire aurait dû avoir lieu en 2020 pour se souvenir des 1300 ans de la mort de la sainte dame, mais pour des raisons de pandémie du coronavirus elle fut décalée d'un an.

Voici cette toile proposée aux paroisses d'Alsace par l'archevêché de Strasbourg.

Exposée en 2020 et 2021 à l'entrée du chœur de l'église de Blodelsheim, elle fut remisée depuis.

En 2021 une relique de la sainte sillonna l'Alsace, allant d'église en école, passant par des Ehpad et des hôpitaux.

Saint Anicet, patron secondaire de la paroisse, saint des catacombes, fut fêté tous les ans les lundis de Pentecôte de 1846 à 1958.

Les reliques de ce saint martyr des catacombes furent attribuées à la paroisse de Blodelsheim et au curé de Blodelsheim, l'abbé Joseph Philippi en 1846 pour son action en faveur des "Missions Badoises" organisées dans les années 1840.
L'abbé Philippi a pu obtenir ces reliques par l'entremise d'un diplomate pour la cour de Bavière, le chevalier Jean-François d'Orly qui fut en poste au Piémont-Sardaigne au début du XIXe siècle et qui fut un ami du pape Grégoire XVI. Une fois retraité, il se retira à Kientzheim près de Kaysersberg, ville natale de Philippi. Ce chevalier d'Olry, fut présent aux "Missions Badoises" de Blodelsheim.

Pour obtenir ces reliques, d'après la biographie de l'abbé Philippi, puis des recherches effectuées entre 2007 et 2012 il y eut un intermédiaire, le cardinal Gabriele Ferretti et le signataire de l'authentique joins aux reliques fut Monsignor sagrista, évêque de Porphyre Giuseppe Maria Castellani.

Son portrait ne semble pas avoir été fait.

Détail d'une lithographie de la cour pontificale
en 1850, Monsignor Sagrista Giuseppe Maria Castellani est
représenté entouré d'autres dignitaires.

Ci-contre, en-tête d'un "authentique", signé par ce Fr. Joseph M. Castellani, qui fut de l'Ordre des Augustins et évêque de Porphyre et Monsignor Sagrista qui dirigea la Chapelle pontificale.  

Ci-dessous le procès verbal de la translation des reliques de St Anicet le 1er juin 1846.

Le 1er juin 1846, jour de la translation des reliques de St Anicet à Blodelsheim, le pape Grégoire XVI décéda au Vatican.

Nicolas Schir et Doffner, Vicaires Généraux du Diocèse de Strasbourg authentifièrent les reliques romaines. 

Comment les reliques furent-elles présentées ?

Elles ne furent pas visibles, elles furent insérées dans un corps fait de carton-pâte.
La tête, les mains, avant-bras et mollets réalisés en cire par des religieuses spécialisées dans ce savoir-faire au XIXe siècle.
Saint Anicet fut présenté sous forme de "prélat-évêque" des premiers Temps de l'Église de Rome coiffé d'une mitre et une crosse apposée à ses côtés et une épée symbolisant son martyre.
Ce fut donc une présentation à la mode romaine.
Ci-dessous un dessin de Jean-Marie Jost, illustrateur de Blodelsheim, réalisé selon des témoins qui se rappellent cette oeuvre d'art. 
De la châsse primitive, seul son encadrement, l'épée (replacée dans la châsse de 2012) et la crosse furent conservés.
Les reliques, elles, bien indignement remisées.

Hormis les années de guerres, ce saint patron secondaire fut vénéré tous les ans, les lundis de Pentecôte jusqu'en 1958.

Ces extraits ci-dessous d'un registre de le paroisse l'attestent...

Le 24 mai 1953 l'abbé Fernand Haegeli alors vicaire de la paroisse Saint-Joseph de Mulhouse célébra l'office du lundi de Pentecôte dédié à St Anicet. De 1956 à 1966 il fut curé de Chalampé où il dessina de superbes fresques en l'église de ce village.

A la lecture de cet extrait d'un Protokollbuch de la paroisse en 1953 la fête dédiée à St Anicet avait encore une certaine importance car l'abbé Marcel Thomas, curé de Blodelsheim fit encore venir deux confrères abbés : 
- l'abbé Fernand Haegeli, vicaire à Mulhouse pour célébrer l'office. il fut curé de Chalampé de 1956 à 1966.
- l'abbé Paul Ringeisen, professeur au collège de Zillisheim pour dire l'homélie.

Dire que sous l'abbé Marcel Thomas les autels latéraux intérieurs furent sorti de l'église en 1959 mais les châsses du Saint-Sépulcre et de St Anicet encore conservées avant leur destruction définitive quelques années plus tard !
Curieusement, à ce jour, nous n'avons pas trouvé de compte-rendu de réunion du conseil de fabrique qui évoque quoi que ce soit quant à leur destruction, encore moins la justification. Au milieu des années 1960 après le Concile Vatican II, par contre, ce fut la règle ordonnée par le chanoine Ringue de l'évêché de Strasbourg "grand ordonnateur" de ces destructions (il fallut faire place nette et se débarrasser des vieilleries et statues et centrer les églises sur les choeurs et Dieu seul) dans certaines paroisses comme à Blodelsheim ou Rumersheim-le-Haut on obtempéra sans broncher... à Balgau et Fessenheim, non, où tout le mobilier ancien financé par les humbles paroissiens sur des décennies resta en place.

Jadis, pour une fête paroissiale, il fut d'usage que le curé local invite un confrère à concélébrer un office, ainsi en 1957 où l'abbé Marcel Thomas invita l'abbé Paul Baumann, curé de Rumersheim-le-Haut, pour le Hochàmt du lundi de Pentecôte. Ce fut là un signe que cette fête avait encore un certain renom.

La dernière dévotion témoignée à St Anicet eut lieu lundi de Pentecôte 1958

Reliques de saints des catacombes ?

Nous avons demandé avis à une sommité française sur la question : Monsieur Philippe Boutry qui fut directeur de l'Ecole Française de Rome et président de l'université Paris 1-Panthéon-Sorbonne de mai 2012 à mai 2016.

Ci-dessous un lien pour en savoir plus sur cet érudit hors du commun :

https://fr.wikipedia.org/wiki/Philippe_Boutry


Voici ce qu'il nous a écrit en 2007 sur les reliques des saints des catacombes et de celles de St Anicet de Blodelsheim en particulier.

Je viens de prendre connaissance de votre message, que j’ai lu avec un grand intérêt car les reliques encore en place de « saints des catacombes » sont assez rares aujourd’hui en France; et, même si les archéologues ont démontré que ce sont essentiellement les corps de chrétiens de la première communauté romaine qui ont été exportés aux quatre coins de l’univers catholique du XVIIe au XIXe siècle sous la dénomination de « martyrs », elles n’en méritent pas moins, à mon sens, attention et piété. Elles demeurent d’ailleurs conservées et honorées dans plusieurs églises de France dont je pourrais vous donner une petite liste.

 

J’ai retrouvé dans mes notes trace de celui qui vous intéresse. Il figure dans le registre de "Monsignor Sagrista" (le sacristain du pape, évêque de Porphyre), conservé au département des manuscrits de la Bibliothèque Vaticane, à la cote Vat. Lat. 14462 et intitulé Regestum Sacristie Pontificie Ubi notantur Sacra Corpora SS.mum Martyrum ex Sacris Coemeteris extract[orum] variis Ecclesiis et Personis concessa Ab anno 1742 usque ad annum 1763. Sequitur Regestum supradictum a die 25 Januarii 1764 usque ad annum 1847 die 31 decembris, 102ff. On trouve à la date du 22 août 1844 (ff.7v.) la mention suivante : « Anicletus, nomine proprio, Priscilla, 5 dec. 1843 » (ce qui signifie « saint de nom propre », c’est-à-dire dont le nom est attesté par une inscription, généralement jointe à la relique), extrait de la catacombe de Priscille (au nord de Rome, sur la via Salaria nuova, celle-là même dont avait été extrait le corps de sainte Philomène en 1802) le 5 décembre 1843, soit plus de six mois avant la donation et un an et demi avant la translation, ce qui n’est pas surprenant, compte tenu de la distance et de la « sage lenteur » des autorités religieuses du temps. Quant au bénéficiaire de la relique, il est indiqué comme « don Philippi », curé de Blodelsheim « in Allemana provincia » (c’est-à-dire en Alsace), pour être placée dans une église de son choix. Ni le cardinal Gabriele Ferretti, préfet de la congrégation des Indulgences et très saintes reliques, ni le chevalier d’Olry ne sont mentionnés sur le registre.

 

Il serait important, sur un plan archéologique, de confronter ces données avec l’inscription authentique du loculus (tombeau) si, comme il est d’usage, elle a été jointe au corps saint, et surtout avec « l’authentique » de la relique, un document d’authentification vérifiant les données et autorisant le culte public, signé par l’évêque ou son représentant lors de la translation dans l’église paroissiale. Sur un plan historique, il faudrait également voir si la « translation » a donné lieu à une cérémonie, comme c’est souvent le cas, si une fête a été fixée en l’honneur d’Anicet, si le prénom a été donné dans la paroisse, si existent des mentions de culte, de procession, de pèlerinage, etc. Sur un plan artistique enfin, la question de la présentation matérielle du corps saint est également importante : l’usage français classique était de les présenter dans une simple cassette en bois ; l’usage romain (souvent adopté en France dans le second tiers du XIXe siècle) était d’habiller le corps (ou du moins les parties visibles) d’une effigie en cire et d’un vêtement « à l’antique », avec la palme du martyre ; l’usage suisse à l’époque baroque a donné de grandioses présentations du saint sous la forme de statues-reliques en or ou en argent.

 

Voilà ce que je puis vous dire ; je ne crois guère qu’on puisse aller plus loin à partir des archives romaines (mais davantage sans doute à partir des archives paroissiales ou diocésaines). En tout cas, votre Anicet est très vraisemblablement le corps d’un chrétien de la première communauté romaine enseveli dans les Catacombes et honoré au XIXe siècle comme martyr. Quant à l’Alsace, elle a connu alors peu de translations, sans doute à cause des critiques protestantes contre le culte des reliques, encore très vives au XIXe siècle ; votre abbé Philippi, par-delà ses relations et sa piété romaine, me paraît en effet un personnage assez exceptionnel. Il faudrait voir si l’on en trouve mention (je ne la possède malheureusement pas) dans la thèse de René Epp, Le mouvement ultramontain dans l’Eglise catholique en Alsace au XIXe siècle (1802-1870), Lille, SRT, 1975, 2 volumes ; par contre, il n’est pas présent (j’ai pu le vérifier ce matin) dans la thèse de Claude Muller, Dieu est catholique et alsacien. La vitalité du diocèse de Strasbourg au XIXe siècle (1802-1914, Lille, SRT et Société d’Histoire de l’Église d’Alsace, 1987, 2 volumes. Mais vous en savez sans doute beaucoup plus que moi à son sujet !

 

Avec l’expression de mes sentiments cordialement dévoués,

 

Philippe Boutry

Professeur d’histoire contemporaine à l’université de Paris Panthéon-Sorbonne

Directeur d’études à l’Ecole des hautes études en sciences sociales

75010 Paris

Pour en savoir plus sur ces saints des catacombes voici un lien vers l'étude détaillée fait par Monsieur Boutry en 1979 :

https://www.persee.fr/doc/mefr_0223-5110_1979_num_91_2_2519

St Anicet fut officiellement déclaré patron secondaire de la paroisse par l'évêché de Strasbourg... dans les années 1965 ses reliques furent remisées bien indignement et tombèrent dans l'oubli... jusqu'à leur réhabilitation.
Un soir de janvier 2005, vinrent de Belgique : Gérard van Haeperen, oblat bénédictin et son ami Yves-Paul Muret s'enquérir des reliques de St Anicet qu'ils ne trouvèrent pas dans l'église. Furent appelés par le père Léonard, résidant au presbytère, Emile Decker, historien local et le sacristain Henri Goetz, celui-ci sortit les reliques de l'autel des desservants, déposées bien indignement. Elles furent réhabilitées en 2011-12 grâce à la volonté de rares personnes sensibilisées par ces reliques et les conseils de Gérard van Haeperen avec lequel Patrick Decker, président du conseil de fabrique d'alors, prit et resta en contact plusieurs années. Il fallut 5 ans pour faire aboutir ce voeu pieux. Grâce à des bénévoles de Blodelsheim mais aussi d'autres lieux, il fut réaffecté un autel, réalisés deux châsses (la seconde pour une statue du Christ au Sépulcre) deux reliquaires (le second pour 13 autres reliques) un gisant sculpté suggérant le corps martyr de St Anicet, une pierre sculptée et bien d'autres préparations annexes.
Le 17 juin 2012, lors d'une belle fête paroissiale, les dites reliques du saint patron secondaire furent reconfirmées et bénies par Mgr Christian Kratz, évêque auxiliaire de l'archevêché de Strasbourg, qui vint à Blodelsheim avec plaisir, invité qu'il fut, par le curé Armand Martz.

L'authentique joins aux reliques en 1846 a disparu. Pour combler ce vide, contact a été pris avec la Bibliothèque Apostolique Vaticane. Le directeur de l'époque : Dottore Massimo Ceresa a retrouvé dans le registre des sacristes du pape, l'extrait qui acte les reliques de St Anicet pour "Don Philippi", curé de Blodelsheim, cela fut inespéré. Cet extrait du registre fit foi et a valeur "d'authentique".

Un nouveau gisant suggérant St Anicet en rappel de l'ancien tout en évitant les anachronismes ?

Nous avons suivi les conseils d'une personne avertie : Monsieur Joachim Bouflet, historien et enseignant, consultant  auprès des postulateurs pour la cause des saints auprès du Vatican, spécialiste mondialement reconnu pour les phénomènes mystiques.

Voici comment il voyait le nouveau gisant :

"Il me semble que, pour nourrir la piété populaire, la meilleure solution serait la première (reconstituer un "corps" renfermant les reliques, placé dans une châsse vitrée). 
Saint Anicet fut un martyr... et il serait mort vers 305 (sous Dioclétien). La légende en fait un diacre, ce qui n'est pas assuré. Il me semble que le mieux serait de l'habiller simplement d'une longue tunique blanche (couleur des martyrs dans l'Eglise primitive), pieds nus, avec l'étole diaconale rouge en biais et une palme dans la main. Cela a l'avantage d'éviter les anachronismes. 
Il serait opportun de garder une petite partie des reliques dans un reliquaire susceptible d'être porté en procession. 
J'espère avoir su répondre à vos interrogations."
Cordialement
Joachim Bouflet

Nous l'avons suivi au mieux en plaçant une chasuble rouge (offerte par Gérard van Haeperen) à la place d'une étole et une croix dans une main à la place d'une palme.

Pour la réalisation de cet ensemble ci-dessous, voir sur ce site :
le thème :
église : son intérieur - évolution

Voici ci-dessous, une image pieuse réalisée par Gérard van Haeperen de Wavre en Belgique et  quelques photos du mémoire réalisé pour la fête de 2012. Fête à laquelle furent invités les paroissiens de Grißheim, village de l'autre côté du Rhin en Allemagne.

C'est grâce à Gérard van Haeperen, Oblat bénédictin de Wavre en Belgique, qui vint un soir de janvier 2005, s’enquérir de ces reliques en l'église de Blodelsheim... qu'il ne trouva pas, que l'histoire se remit en marche. Quelques années plus tard, elles furent remises en valeur par l'entremise de bénévoles et d'artisans-bienfaiteurs qui n'habitent pas Blodelsheim et des Blodelsheimois qui eurent la volonté de rendre service. Les reliques furent remises dans un gisant sculpté placé dans une châsse comme elles le furent jadis de 1846 à 1965 ~. Ceci en rappel et en souvenir de l'histoire paroissiale et par respect pour ce que représentent ces reliques. Des personnes autorisées dirent : "Elles méritent pour le moins, attention et respect" !
Cette réhabilitation put avoir lieu grâce au Curé-doyen Armand Martz et à la sollicitude de Mgr Christian Kratz, évêque auxiliaire de l'archevêché de Strasbourg, qui vint bénir ces reliques le 17 juin 2012. A cette occasion, les amis Badois de Grißheim furent associés à cette fête.
Furent solennellement bénit également : le Saint-Sépulcre du Christ placé dans une autre châsse, le nouvel autel des desservants, la croix des missions restaurée au cimetière Saint-Blaise.
Un "Espace Joseph Philippi" entre l'église et le presbytère fut également inauguré, le tout en présence de nombreuses personnes.





Sans les recherches d'Émile Decker, cette réhabilitation n'aurait jamais eu lieu, car le curé Philippi, les "Missions Badoises" et les reliques de St Anicet étaient tombés dans l'oubli de la communauté paroissiale à la fin des années 1990.

Voici deux petites vidéos proposées sur les jours de fête de saint Anicet.

La première, celle du 17 avril 2020 :

La deuxième, celle du 17 avril 2021 :

Et ci-dessous, l'acte authentique préparé par Gérard van Haeperen en 2012 qui fut signé par Mgr Christian  Kratz, évêque auxiliaire de l'archevêché de Strasbourg pour les dites reliques ressorties de l'oubli. 

Autres photos de ce 17 juin 2012 mémorable...

Gérard van Haeperen, vint à Blodelsheim plusieurs fois
et sympathisa avec Emile Decker et des membres de la paroisse Saint-Blaise de Blodelsheim.
Gérard décéda le 27 septembre 2022, cela mis fin à une belle histoire partagée.

Pour garder mémoire de la fête célébrée le 17 juin 2022, une vidéo fut proposée, la voici ci-dessous :

🇩🇪 hier unten ein Video das an das Glaubensfest das am 17. Juni 2012 in Blodelsheim statt gefunden hatte:

Ce sont des reliques insérées dans de la tulle et l'inscription des noms sur des paperolles.

On ne sait quand la paroisse de Blodelsheim a obtenu ces reliques. De toute évidence, ce sont là, aussi, des reliques issues des catacombes romaines.

En juin 2012 nous avions pris avis auprès de l'archevêché de Strasbourg, l'abbé Jean-Luc Lorber proposa ce qui suit :

Je m’efforce de répondre à votre demande.

Vu la liste, il n’y a pas 12 reliques, mais 13.

Il n’a pas été difficile d’identifier les saints en question… Comme ils étaient tous martyrs, ce fut un premier critère de sélection. La suite peut relever de la conjecture… Mais je pense que ma proposition de traduction vous agréera. J’ai juste un problème avec la 6e relique.

1.       Saint Bénigne, martyr.

2.       Saint Libérat (ou Liberatus de Carthage), martyr.

3.       Sainte Illuminée (ou Illuminata), vierge et martyre.

4.       Saint Fleury, martyr.

5.       Saint Clément, pape et martyr.

6.       Saint …aci, martyr.

7.       Saint Lucidius de Vérône, évêque.

8.       Saint Innocent, martyr. 

9.       Sainte Victoire, martyre.

10.   Saint Pérégrin, évêque et martyr. 

11.   Saint Donat, évêque et martyr.

12.   Sainte Candide, martyre.

13.   Saint Célestin, martyr.

Voici quelques explications complémentaires. 

-          Les 2e et 3e reliques sont de deux saints, alors que vous n’en aviez vu qu’un seul.

-          La 6e relique ne peut pas être attribuée à saint Pacy… qui n’existe pas (encore) ! En fait, il faut lire un « i » et non un « y ». Ensuite, le « P » est plus que douteux. Je préfère ne retenir que « …aci »… Mais l’étiquette paraît abîmée… 

-          La 8e relique ne pose pas de problème de traduction… Mais l’identification du saint est plus problématique, puisqu’il y a plusieurs « saint Innocent, martyr ». Attention : il s’agit bien d’un « saint Innocent » et non pas des « saints Innocents » que fête l’Eglise le 28 décembre !

 

J’espère que ce travail de lecture vous conviendra.

Abbé Jean-Luc Lorber, archevêché de Strasbourg

 

 

En octobre 2012 l’avis de Philippe Pergola de l’ICUR (Institut Pontifical d'Archéologie Chrétienne de Rome) sur ces reliques romaines :

...ces reliques ont certainement une grande valeur historique et également religieuse, liée à des dévotions populaires qui ont toute leur dignité. Il s'agit certainement de chrétiens de la première heure, dont on ne peut douter de la foi profonde. Elles méritent quoiqu'il arrive respect, vénération et soin dans la conservation.



Toutes les paroisses catholiques possèdent-elles ce genre de reliques en plus des fragments de reliques serties dans les pierres d'autel ?
 

L'énigme d'un certain saint Théodore !

Dans le cadre des contacts pris avec la Bibliothèque Apostolique Vaticane dans les années 2011 et 2012 nous avons fait venir des copies du registre des sacristes de La Chapelle pontificale que nous avions, avec Gérard van Heaperen, soigneusement scruté...et quelle ne fut pas notre surprise, Blodelsheim apparait deux fois en obtenant les reliques d'un autre saint des catacombes : Saint Théodore. Incroyable, des centaines de paroisses et autres sanctuaires de par le monde apparaissent dans ces documents, pour l'Alsace, de très rares paroisses sont clairement lisibles, force est de reconnaitre que certaines pages sont indéchiffrables et le registre lacunaire. Apparait cependant, le célèbre prédicateur de la cathédrale de Strasbourg du XIXe siècle : l'abbé Muhe qui obtint les reliques d'un St Concionator pour la cathédrale. La paroisse de Blodelsheim est donc citée deux fois pour St Anicet... et pour ce St Théodore.

A Blodelsheim St Théodore est inconnu, il ne figure sur aucun document ou registre de la paroisse, et de mémoire d'homme, jamais personne n'en a entendu parler.

Voici ci-dessous un détail du registre des sacristes où "Blodelsheim" est lisible mais dont on ne saura jamais plus. Ces reliques resteront donc à jamais une énigme.

Mars 2023.

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