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De nombreuses vocations religieuses de filles et garçons de Blodelsheim jadis
...dont père Marcellin (1917-1987) Léon Thuet
mort, assassiné à Djibouti !

Voici tout d'abord des extraits de l'ouvrage proposé par le Crédit Mutuel en 1996 : "Blodelsheim entre Rhin et forêt" dans lequel Émile Decker cite tous les religieux natifs du village.

Père Jean, père capucin, né François Xavier Stahl (1910-1968).

STAHL, François-Xavier - Jean de Blodelsheim (nom de religion)

Date de naissance : 27/09/1910
Lieu de naissance : Blodelsheim, Strasbourg (diocèse)

  • Noviciat : 28/10/1927 (Sigolsheim)

  • Vœux simples: 30/10/1928

  • Vœux solennels: 15/10/1933

  • Ordination sacerdotale: 20/04/1935

  • Missionnaire à Madagascar pendant 25 ans (1939- 1964) - 1965: curé de la cathédrale d'Ambanja

Date décès : 22/05/1968 à Strasbourg
Lieu de sépulture : Blodelsheim

Source : Madame Rozenn de Larambergue, archiviste de la Fraternité des Capucins, Paris, 2023

Père Julien Sauter, père capucin, né Charles Sauter (1916-1998) : sa première messe eut lieu en pleine Deuxième Guerre mondiale en 1941.

SAUTER, Charles - Julien de Blodelsheim (nom de religion)

Date de naissance : 28/01/1916
Lieu de naissance : Haut-Rhin, Blodelsheim, Strasbourg (diocèse)

Profession : 

  • Noviciat : 27/08/1934 (Sigolsheim)

  • Vœux simples: 28/08/1935 (Sigolsheim)

  • Vœux solennels: 04/10/1938 (Strasbourg)

  • Ordination sacerdotale: 29/06/1941 (Strasbourg-K)

  • Missionnaire à Madagascar (1957- 1998)

Date décès : 15/11/1998 à Madagascar
Lieu de sépulture : Madagascar- Ambendrana

Source : Madame Rozenn de Larambergue, archiviste de la Fraternité des Capucins, Paris, 2023

Cette croix des missions du cimetière Saint-Blaise de Blodelsheim date de 1845. Elle fut posée par la municipalité de Blodelsheim de l'époque en souvenir de ce temps des missions des pères rédemptoristes où des milliers de pèlerins affluèrent à Blodelsheim lors des "Missions Badoises" de 1841 à 1848 notamment.
Cette croix subit l'outrage du temps et menaça ruine, le fût fut remplacé par une croix neuve plus sobre. L'ensemble fut restauré en 2010. A cette occasion, Jeanne Thuet, présidente du conseil de fabrique, souhaita qu'on fasse aussi mémoire des missionnaires natifs de Blodelsheim qui œuvrèrent en Terre de mission en Afrique et en Asie.

Père Marcellin, père capucin, né Léon Thuet (1917-1987) fut tour à tour, vicaire, professeur, père missionnaire, curé de paroisses, aumônier puis à nouveau père missionnaire. Il fut assassiné à Djibouti.

En 2001, frère Joseph Sitterlé, natif de Blodelsheim, a fait insérer un article résumant la vie de son confrère dans le NDBA soit le Nouveau Dictionnaire de Biographie Alsacienne...

Pour en savoir plus sur Père Marcellin...

Léon Thuet est né le 12 septembre 1917, en âge d'aller à l'école, il fréquenta l'école communale de Blodelsheim jusqu'en 1930.
En septembre 1930 il entra à l'École des missions de Koenigshoffen.
En 1936, il entra dans l'ordre des Capucins au couvent de Sigolsheim.
Il poursuit ses études à Bitche.
Comme tous ses contemporains il aura à subir les affres de la Seconde Guerre mondiale.
Voici ci-dessous son parcours militaire...

Il fut donc, tour à tour, prisonniers des allemands en mai 1940, libéré, expulsé volontaire en 1941, évadé en Zone libre, de Lyon, il va en Corse, pris en otage par les allemands en 1943. Il s'évade, rejoins l'armée française qui avait débarquée avec les américains. En janvier 1944, il est rappelé dans l'armée française, via l'Algérie, l'Italie, Marseille, les Alpes, l'Alsace, les Vosges, traverse le Rhin en avril 1945 et participe à la campagne d'Allemagne puis celle d'Autriche en tant qu'infirmier dans l'armée française.
En Autriche il fut à Schruns. Il sympathisa avec une famille de ce lieu dont la famille de Léon Thuet, futur père Marcellin a de nombreuses photos de 1945, et garda jusqu'au décès de père Marcellin, des contacts.

En 1946 il célébra sa première messe dans la cour de la propriété familiale.

Carte de menu insolite : lors de la première messe de père Marcellin la famille ne manqua pas de lui faire un excellent repas le 15 août 1946... 

De 1947 à 1950 père Marcellin fut vicaire à Hirsingue 

Puis de 1950 à 1952 il fut vicaire de Pfaffenheim, officia aussi à N-D. de Schauenberg et à Colmar

De 1957 à 1967 il servit en Terre de Mission à Djibouti, on voit sur cette photo ci-dessous père Marcellin aux côtés de l'évêque Mgr Hoffmann, évêque de Djibouti

Père Marcellin revint en France en 1967 pour raison de santé. En 1971 il devint curé des paroisses de Riquewihr et Beblenheim jusqu'en 1980, à cette époque il officia, de temps à autre, aussi au sanctuaire de Notre-Dame de Dusenbach

...à son départ il fut chaleureusement remercié par ces paroisses

En 1980 il sera aumônier à la clinique Saint-Damien de Mulhouse avant de repartir à Djibouti.
Il fut un père apprécié par les autochtones, en 1985 il se confia à Emile Decker pour le compte du Mi Dorf N° 4, il livra son témoignage sur Djibouti. Tout alla aussi bien que possible jusqu'à une sombre journée de mars 1987... alors que son retour en France fut programmé pour juin 1987 !

Le 5 mars 1987 il fut sauvagement assassiné au presbytère de la cathédrale de Djibouti où il résida... à quelques semaines de son retour programmé en France en juin 1987 pour une retraite bien méritée.

Il aura été 16 ans de sa vie à Djibouti.

Comme l'a écrit soeur Agnès, soeur franciscaine, infirmière, à sa famille, qui le découvrit égorgé, père Marcellin est mort en martyr, témoin de la foi.

Homélie lors des funérailles de père Marcellin le 10 mars 1987 en la cathédrale de Djibouti en présence de nombreuses personnalités politiques et ecclésiastiques. 

Le père Aubert Gangloff  a dit dans son homélie : "Père Léon, sillonnant la ville, sur sa mobylette, s'arrêtant ici et et là pour faire un brin de causette avec un tel ou un tel".

Photo sans doute prise vers 2010 au sein de la congrégation Franciscaines Missionnaires de Notre-Dame à Paris. Congrégation religieuse fondée à Calais en 1852 et approuvée par le pape Pie IX en 1867. C'est une congrégation enseignante et hospitalière rattachée aux Frères mineurs capucins. Soeur Agnès Hener fit donc partie de cette congrégation. Elle dut oeuvrer des décennies durant à Djibouti... et a vu de près la mort tragique de père Marcellin.

Courriers du consulat de France à sa famille en mars et avril 1987

Les effets personnels renvoyés par le consulat de France à sa famille...

Avis de décès de père Marcellin et presse du Haut-Rhin en France en 1987

Les funérailles de père Marcellin, Léon Thuet furent concélébrées à Blodelsheim le 9 mars 1987 par l'abbé Landolin Mensch, curé, père Joseph Sitterlé, père Pius Winckler et de nombreux pères capucins et curés et de religieuses du diocèse de Strasbourg en présence d'une nombreuse délégation de paroissiens de Riquewihr et Beblenheim où père Marcellin fut curé de 1971 à 1980 et des paroissiens de Blodelsheim et environs.

Témoignage de Maria Artzer, nièce de père Marcellin (elle fut organiste lors des funérailles de son oncle).

Le 6 avril 1987 une messe fut aussi célébrée à Riquewihr en mémoire de Père Marcellin.

En 2023 trouve-ton trace de Père Marcellin dans les archives de l'évêché de Djibouti ? 

Oui, Mgr Giorgio Bertin, évêque de Djibouti nous a adressé deux documents sur père Marcellin. Un grand merci à Mgr Giorgio Bertin pour sa sollicitude.

Père Marcellin, Léon Thuet fut unanimement apprécié partout où il passa, il fut donc assassiné dans des conditions sordides !

Père Marcellin fut égorgé, pour un mobile inconnu dans le parloir de la maison paroissiale à proximité de la cathédrale de Djibouti.

Le mobile pourrait-il être politique ? Souhaita-t-il stigmatiser les atteintes aux droits de l'homme des gouvernants de l'époque ?

Ou fut-il agressé mortellement par un individu qui serait venu, et revenu lui quémander de l'argent et qu'il ne donna plus suite et en paya de sa vie ?

En tout état de cause, il est mort dans l'exercice de son sacerdoce, en religieux martyr de la foi.
 
Une chose est sûre, il est impossible que père Marcellin ait failli à sa tâche de missionnaire en Terre de Djibouti !

Religieux martyrs de la foi ?

Pour l'Année sainte 2025, le pape François a demandé, durant l'été 2023, au dicastère pour la cause des saints au Vatican qu'il établisse une liste de Religieux martyrs de la foi pour la période 2000-2025, père Marcellin pourrait-il y être intégré ? Non, répondit la Fraternité des Capucins de Paris, puisqu'il fut assassiné en 1987.
Pour la période précédente, allant de 1975 à 2000 pour l'Année sainte de l'an 2000 une telle liste fut établie jusqu'à l'année 1994.
On ne sait pas si père Marcellin fut intégré dans cette liste riche, malheureusement riche de plusieurs milliers de noms !

Par ailleurs, la cause de père Marcellin ne pourra jamais être proposée au dicastère cité plus haut pour le rendre "Vénérable", par manque de preuves irréfutables sur la raison de son assassinat. Enclencher un tel processus ne pourrait se faire que par l'entremise de la Fraternité des Capucins elle même sans doute, une enquête diocésaine devrait être menée et si, par quel diocèse ? Celui de Djibouti ou père Marcellin fut assassiné ou celui de son diocèse d'origine : Strasbourg ? Un tel processus devrait être appuyé par des personnes faisant autorité, un postulateur et pourrait durer des années, voire des décennies pour que le dicastère reconnaisse l'héroïcité des vertus de père Marcellin. Une tâche impossible.

 
A l'échelle locale, un tableau-souvenir pourrait-il un jour être apposé en l'église de la paroisse de Blodelsheim rappelant la tragique disparition de père Marcellin à Djibouti en 1987 ?
Tableau-souvenir qui pourrait d'ailleurs englober toutes les religieuses ou tous les religieux natifs de Blodelsheim ? 



Nous terminons ce travail de mémoire en dédiant ci-dessous un documentaire à père Marcellin...

Cliquer sur la note musicale pour le son

Frère Christian Thuet, congrégation du Saint-Esprit

Père Pius, père capucin, né Charles Winckler (1920-2014).

1950 - Père Pius ordonné le 15 août_edit

15 août 2007 : Annette et André Renner, Anna Decker (de droite à gauche) rendent visite au père Pius Winckler à Weiler près de Wissembourg.

Ernest Sauter, père Pius Winckler et Robert Fimbel furent tous les trois Malgré-Nous, les deux premiers furent prisonniers à Tambow. Robert Fimbel ne revint de la Seconde Guerre mondiale qu'en octobre 1945.

WINCKLER, Ernest - Pie de Blodelsheim (nom de religion)

Date de naissance : 15/08/1920
Lieu de naissance : Haut-Rhin, Blodelsheim
Date décès : 05/10/2017
Lieu de sépulture : Cronenbourg (Str)
Profession : 

  • Noviciat 20/11/1940

  • Vœux 21/11/1941 (Strasbourg), 26/10/1947

  • Ordination 15/07/1950

Événements : 

  • Sept 1942: STO à Belgern (All)- Janvier 1943: incorporé dans la Wehrmacht, dans camp d'instruction de Luknow (Pol)- Juin 1943: départ pour le front russe (près d'Orel)- Juillet: il s'évade, se constitue prisonnier et aboutit au camp de Tambow (Sibérie). Libéré en juillet 1944. Démobilisé en août 1945. (Strasbourg-Koenigshoffen)

  • Sept 1951: Bitche - Puis Colmar (vicaire dominical de Pfaffenheim)- Puis un an à Chamont

  • Sept 1956: Lyon (formation des jeunes frères)

  • 1958- 61: Pèlerinage de Weiler/ Wissembourg

  • 1961-67: École des Missions de Koenigshoffen

  • Puis Dusenbach (près Ribeauvillé), dont il est responsable à partir de 1973

  • 1982- 86: Weiler (resp)

  • 1995: Gardien du cvt de Colmar

  • 1998 : Dusenbach - 2002 : Weiler

  • Sept 2010 : Maison St Charles à Schiltigheim

Source : Madame Rozenn de Larambergue, archiviste de la Fraternité des Capucins, Paris, 2023

Père du Saint-Esprit des Missions de Blotzheim, né Antoine Béringer (1922-1983)

Sur cette photo de 1948, ci-contre Père du Saint-Esprit, né Antoine Béringer est entouré de deux religieuses. A gauche, soeur Emilie, née Joséphine Artzer, sa tante, qui fut une sœur de Saint-Joseph de Cluny et à droite Soeur Céfronie, Joséphine Rothenfluch, sœur de la Charité (elle quittera l'Ordre quelques années plus tard).

La famille de père Antoine l'a gardé en mémoire en inscrivant son nom sur la pierre tombale familiale de Blodelsheim.

Abbé Albert Winckler (1857-1932)

Un curé méconnu qui eut un riche parcours dans une époque troublée d'une Alsace allemande, devant quitter l'Alsace pour poursuivre ses études dans les Vosges, puis accueilli au grand-séminaire d'Angers, il est ordonné par Mgr Charles-Emile Freppel, évêque d'Angers avec l'assentiment de Mgr Stumpf, évêque-coadjuteur de l'évêché de Strasbourg. Il revint en Alsace pour devenir précepteur de la famille noble "von Müllenheim" à Stotzheim, puis vicaire à Westhouse, Sélestat puis curé de Lauw, Sausheim, Vieux-Thann devenant curé-doyen à Dannemarie en 1919. Il repose à Blodelsheim à proximité de la croix des missions au cimetière Saint-Blaise.

 

Son parcours de vie :

L’abbé Albert Winckler fut une figure de prêtre alsacien pris à la fois dans les tourments qui ont suivi la guerre de 1870-71 et dans ceux de la guerre 1914-1918.

 

Il a écrit son curriculum le 18 juin 1885 au moment où il prend des fonctions dans le diocèse de Strasbourg. Les petits-séminaires en Alsace ayant été fermés en raison du Kulturkampf, Albert Winckler a fait toute sa formation au petit-séminaire et grand-séminaire dans le diocèse de Saint-Dié. Et c’est avec l’accord de Mgr Stumpf, évêque-coadjuteur et administrateur du diocèse de Strasbourg qu’il a été accueilli au grand-séminaire d’Angers en vue de son ordination par Mgr Freppel. Vous trouvez en pièce sa lettre d’ordination signée par Mgr Freppel. Elle atteste bien qu’il a été ordonné « rite dimissus » pour le diocèse de Strasbourg. Comme il le dit lui-même dans sa lettre de 1885 il est précepteur dans la famille de Müllenheim depuis quatre ans (notamment à Stotzheim).

L'abbé Winckler fut donc le précepteur des enfants du baron Louis de Mullhenheim (1835-1881) et Jeanne, née de Coëhorn (1844-1901), mère de Charlotte (1879-1977), future baronne de Reinach Hirtzbach. Jeanne s'est séparée de l'abbé Winckler qui a quitté le château du Grünstein à Stotzheim en juin 1885. Charlotte avait alors 6 ans. C'était la benjamine. Sa soeur Clothilde en avait 13, et ses frères Henry et Luthold, respectivement 12 et 11.

* Dans une lettre de Jeanne à sa cousine Adèle de Dalwigk,  on comprend que, veuve depuis 4 ans, elle était en désaccord avec le précepteur de ses enfants, l'abbé Winckler, à cause de la place attribuée à son fils aîné à table. Elle avait en effet assis ce dernier en face d'elle, à la place normalement occupée par le maître de maison, son mari, qui n'était plus de ce monde. Elle avait bien fait, selon l'usage en vigueur, mais l'abbé Winckler n'était pas de cet avis. Peut-être estimait-il devoir occuper la place...


* Extraits du livre, "Miroir de la noblesse alsacienne au XIXe siècle" que nous a transmis Marc Glotz, ouvrage écrit par lui en 2018. Marc Glotz, vice-président de la Société d'histoire du Sundgau.

Albert Winckler n’a pas eu de lien particulier avec Mgr Freppel et n’a pas été son secrétaire particulier. Celui-ci lui a simplement rendu le service de l’ordonné, son ordination à Strasbourg posant certainement problème aux yeux des autorités civiles du fait de sa formation en France. Par ailleurs il était fréquent à l’époque qu’un jeune prêtre soit d’abord précepteur pendant quelques années avant d’intégrer la pastorale ordinaire, surtout s’il n’avait pas suivi la formation dans le diocèse.

 

En 1914, dès le début de la guerre les troupes françaises ont occupé le sud de l’Alsace, notamment les cantons autour de Thann et de Dannemarie, et y resterons jusqu’à la victoire de 1918. Le 3 avril 1916 le curé-doyen de Dannemarie décède suite à un bombardement allemand. Il n’y a pas de relations avec l’administration du diocèse à Strasbourg, c’est donc le Chanoine Pesseux, curé-doyen de Thann, qui nomme l’abbé Albert Winckler alors curé de Vieux-Thann comme administrateur de Dannemarie. Il sera officiellement nommé curé-doyen de Dannemarie le 1er mars 1919.

 

Sources : Monsieur Jean-Louis Engel, archiviste de l’archevêché de Strasbourg et Monsieur Marc Glotz, Flaxlanden, président de la Société d'histoire du Sundgau, 2023.

Voici des correspondances de l'abbé Winckler...

De 1899 à 1906 l'abbé Winckler fut le chargé d'âme de Sausheim, à son époque fut construit le presbytère.

De 1907 à 1919 l'abbé Winckler fut curé de Vieux-Thann, durant la Grande Guerre il verra la destruction de l'église St Dominique bombardée par les Allemands en 1916.

De 1919 à 1925 l'abbé Winckler fut nommé curé-doyen de Dannemarie

Pour compléter le curriculum de M. Engel, voici ce que dit aussi Bernard Xibaut, chancelier de l’archevêché sur la situation de Dannemarie dans la Grande Guerre et l’abbé Albert Winckler.

 
La mort du curé Halm, en avril 1916 à Dannemarie, a mis l’accent sur la situation religieuse particulière des vallées de Thann et de Masevaux et d’une partie du Sundgau, libérées par les troupes françaises dès 1918 et coupées par conséquent de l’autorité épiscopale établie à Strasbourg. Mgr Fritzen avait bien pourvu à cette situation d’exception dès le début de la guerre, à travers une circulaire en date du 10 août 1914, dans laquelle il prévoyait des extensions de juridiction. C’est cette circulaire qui fut invoquée en 1918 par le curé Wucher de Balschwiller, dans le rapport où il contestait la nomination de l’abbé Winckler comme administrateur de Dannemarie.
Si l’on en croit cependant le curé Desseux, de Thann, dans son propre rapport rédigé le 8 décembre 1918 « sur la situation religieuse de l’Alsace occupée pendant la guerre par les troupes françaises », lui-même n’eut accès à cette circulaire que ‘par un heureux hasard’, en mars 1916. Il sut tout aussi tardivement que lui avaient été donnés, lors de la séance du conseil épiscopal tenue le 6 août 1915, les pouvoirs de vicaire général, afin de régulariser les actes de juridiction qu’il était amené à poser.
Le curé Desseux, de son côté, appuyait son action sur une lettre du cardinal Amette, archevêque de Paris, datée du 5 mai 1915, qui lui communiquait les pouvoirs de juridiction épiscopale, ainsi que la délégation pour la confirmation en des cas urgents. De fait, cette délégation ne fut guère utilisée et, peu avant la fin de la guerre, quatre classes d’âge restaient pratiquement à confirmer, « en dehors d’une ou deux paroisses où s’était trouvé un évêque mobilisé ».
Le curé de Thann fit appel à Rome au début 1918, alors que la situation semblait propice : Mgr Gauthey, archevêque de Besançon, fut délégué pour une importante tournée de confirmation dans toute la contrée en juin 1918, peu avant sa mort. Il en profita pour nommer chanoines honoraires les doyens de Thann et de Masevaux. Le curé de Thann se défend d’avoir abusé de son pouvoir : toutes les nominations auxquelles lui-même, les doyens ou les doyens d’âge ont procédé ont été faites « à titre provisoire et temporaire », de sorte, ajoute-t-il, qu’elles « pourront toutes être confirmées ou changées ». Il en dresse pour cela consciencieusement la liste, notamment de celles rendues nécessaires par la mort de six curés et de trois vicaires. Il a donc fallu trouver des administrateurs à Dannemarie, à Seppois-le-Haut, à Lauw, à Montreux-Jeune, à Hartmannswiller et à Oberbruck, ainsi que des vicaires à Thann, à Felleringue (sic) et à Oderen.
Le rapport contient encore d’intéressantes précisions sur l’état des églises – car beaucoup ont été plus ou moins endommagées par les combats –, sur les séminaristes, qui ont suivi les études, dispersés dans plusieurs diocèses de France, et sur les religieuses qui ont poursuivi avec zèle leurs activités d’éducation et de soin.
Malgré les insinuations du curé Wucher, on peut donc estimer que la 'zone libre’ du diocèse de Strasbourg a été administrée du mieux possible durant tout le déroulement de la Grande Guerre.
 

Le 1er janvier 1926 l'abbé Winckler, âgé de 68 ans prend sa retraite.
Il décède à Blodelsheim le 8 septembre 1932.

L'abbé Winckler fut donc le précepteur de Jeanne de Mullenheim pour ses quatre enfants dont Charlotte, ci-haut, toute jeune fille âgée de 2 à 6 ans qui s'est souvenue de l'abbé, lors de son décès en 1932. Charlotte mariée à Sigismond de Reinach qui habita dans ce château de Hirtzbach. elle est décédée en 1977 à l'âge de 98 ans.

L'abbé Albert Winckler (1857-1932) eu donc un parcours de religieux riche en évènements, cet authentique Blodelsheimois est tombé dans l'oubli.
Voici, ci-dessous les liens familiaux avec le père Pius Winckler (1920-2017).

Père Jean-Pierre, capucin, né Joseph Sitterlé en 1940

Religieuses natives de Blodelsheim

Soeur Aurélie. Congrégation de la Doctrine chrétienne de Nancy, née Yvonne Stoffel (1924-1994).

Sœur Véronique, née Anna Béringer (1923-1991)

Congrégation apostolique des sœurs de Saint-joseph de Cluny vouée aux soins et accompagnement des malades et personnes âgées.

Petite biographie sur Sœur Véronique née Anna Béringer, elle fut la sœur jumelle de Joseph Béringer (peintre).

 

 

Elle était longtemps Chef de Service Infirmière dans un hôpital à Alençon, puis dans un hôpital psychiatrique à Darnétal près de Rouen, puis elle fut mutée dans une maison de retraite à Grantheville ou elle soigna les sœurs retraitées. C'est dans cet hôpital qu'elle tomba malade et 3 mois plus tard elle décéda. Elle fut inhumée dans le grand caveau des sœurs à Beauvais.

Tous les ans, en été, pendant seulement 3 semaines, elle revenait à Blodelsheim pour rejoindre sa famille.

 

Témoignage de Nicole Sitterlé dont Sœur Véronique fut la tante.

Sœur Marie-Pierre, née Berthe Stoffel (1906-1994)

Congrégation apostolique des sœurs de la Providence de Portieux, vouée à l'aide des jeunes, des orphelins, des malades en terres de missions.

Le parcours religieux de Sœur Marie-Pierre

 

- Entrée au Couvent : 9 mars 1922

- Prise d’Habit   :        15 sept. 1922 et 15 sept. 1923

- Date de la profession : 15 septembre 1929

 

Les communautés où elle fut affectée :

 

- 1923             Rome – Italie

- 1929             second noviciat

- 2 octobre 1929     départ (Portieux) pour Cochinchine            

- 31 octobre 1929   Arrivée à Cu lao Gieng  - Cochinchine Vietnam aujourd’hui)

- 1930             Soc Trang    

- 1931             Cu lao Gieng

- 1939             Long Xuyen

- 1945             Phnom-Penh - Cambodge

- 1948             Soc Trang puis Saigon

- 1975 (?)         retour en France.

† 11 octobre 1994 : décédée à Portieux - France.

Sa tombe se trouve au cimetière du couvent de Portieux.

Source dont la photo de sa tombe : Sœur Marie Dominique, Portieux.

Soeur Virgile, née Catherine Thierry (1820-1861)

Congrégation apostolique de la Divine Providence de Ribeauvillé vouée à l'enseignement.

Soeur Viola, née Julienne Stahl (1825-1900).

Soeur Éditha, née Josepha Meyer (1880-1942)

Soeur Céfronie, née Marie Rothenfluch (1895-1944)

Renseignements complémentaires sur Soeur Céfronie

Son père : Rothenfluch Martin est décédé le 27.01.1925

sa mère Thérèse Stahl est décédée le 04.10.1928

Sr Céfronie avait 4 frères et 2 soeurs.

De 1936 à 1944 elle fut au couvent de Ribeauvillé, à l'infirmerie.

Elle a été très souffrante.

Le 31.01.1944 : elle reçu la visite de son frère  Sébastien et elle est décédée en sa présence, ou peu après.

Elle a été inhumée au cimetière du couvent le 03.02.1944.

Sr Céfronie, née ROTHENFLUCH ; Sr Editha, née MEYER ; originaires de Blodelsheim reposent en ce cimetière.

Sr Adelinda, née BECK ; Sr Géroldina, née HAMMANN ; Sr Christina, née BUHLER qui furent enseignantes ou aides à Blodelsheim y reposent aussi... et sans doute bien d'autres également.

Soeur Anicet, née Marie Joséphine Charrue (1872-1925).

En 2021 un mémoire lui a été consacré, le voici ci-dessous...

Congrégation apostolique des sœurs de Charité de Saint Vincent de Paul, dites les sœurs de la Toussaint de Strasbourg. Congrégation vouée à l'accompagnement des malades et personnes âgées dans les dispensaires, maisons de charité et hôpitaux naissants au XIXe siècle.

Cinq filles de Blodelsheim firent partie de cette congrégation.

Sœur Honorine, née Caroline Reithinger (1832-1863)

Sœur Honorine fut une religieuse influente à Masevaux, Kaysersberg et Colmar

 

Caroline Reithinger fut le 8ème enfant d’une fratrie de neuf dont les parents furent François Joseph Reithinger, maire de Blodelsheim et Catherine Jecker qui se marièrent le 23 décembre 1819. Caroline est née le 25 mai 1832. Elle entra au couvent en 1852 et devint Sœur Honorine. Elle fit sa profession en 1854. Elle oeuvra à l’hôpital de Masevaux puis à celui de Kaysersberg où elle fut supérieure de la communauté ; puis elle fut affectée à l’hôpital de Colmar (sans doute à l’hôpital central de la Ville de Colmar de l’époque). Elle décéda très jeune, à l’âge de 31 ans seulement, le 2 septembre 1863 et fut inhumée au cimetière de Colmar.

Soeur Bertrande, née Thérèse Eichenberger (1834-1898)

Soeur Léodegeria, née Roses Stahl (1834-1904)

Soeur Marie-Charles, née Jeanne Stahl (1864-1937)

Pour en savoir plus sur ces trois sœurs ci-haut, voire au début de ce thème.

Sœur Marie-Léger, née Marie-Anne Stahl (1903-1968)

Elle œuvra aux dispensaires du Bonhomme puis de Ribeauvillé où elle décéda. Elle fut inhumée dans la tombe familiale de Blodelsheim la même année que son frère, le père Jean. (renseignements de Annette Renner, née Stahl).

Les soeurs Léodegeria, Marie-Charles et Marie-Léger sont issues de la même lignée Stahl de Blodelsheim, de trois générations successives.

Schéma partiel de la généalogie Stahl complété, réalisé par Émile Decker qui permet de situer ces religieuses et religieux à travers les générations, mais aussi deux maires Stahl.

Les quatre soeurs Valentin

Trois au sein de la congrégation de Notre-Dame de Sion :
Sr Electa, née Marie Valentin (1831-1916)
Sr Marie-Rose, née Marie Rose Valentin (1816-1886)
Sr Dilecta, née Marie Laure Va
lentin (1834-1919) 

Une au sein de la congrégation de la Divine Providence de Ribeauvillé :
Sr Aurélie, née Marie Adélaïde (1818-1892)


Une photo ci-dessous de trois des quatre sœurs de sang, nées Valentin, dont les parents habitèrent Blodelsheim, une dalle en marbre in memorium Valentin rappellent cette famille Valentin en l'église de Blodelsheim, famille qui fut bienfaitrice en ce village. La famille s'est éteinte à Blodelsheim en 1913.

Trois filles furent religieuses au sein de la Congrégation de Notre-Dame de Sion et occupèrent toutes des fonctions importantes.
La quatrième fut religieuse au sein de la Congrégation de la Divine Providence de Ribeauvillé, son prénom en religion fut :
Sœur Aurélie. Elle fut donc une sœur enseignante comme ses trois sœurs de sang.

Un grand merci à Madame Rigaud archiviste de la congrégation de Notre-Dame de Sion à Paris.
Un grand merci aussi à Sœur Aline archiviste de la Congrégation de la Divine Providence de Ribeauvillé.

Pour en savoir plus, sur les quatre filles Valentin et la famille Valentin dans son ensemble qui fut à Blodelsheim de 1836 à 1913 se reporter au thème : "Familles illustres de jadis" sur ce site.

Thème renseigné avec les documents des archives d'Émile Decker, de familles de Blodelsheim et leur témoignage.
L'aide des archivistes de diverses congrégations religieuses.

 

Soeur Emilie, née Joséphine Artzer (1883-1964) religieuse de la congrégation de Saint-Joseph de Cluny

Ce fut une authentique Blodelsheimoise, née le 6 mars 1883 à Blodelsheim.
Elle est décédée le 3 février 1964 au Creusot.
Ses parents furent Grégoire Artzer et Marie Eugénie, née Stoffel.
Ce fut une tante de père Antoine Béringer.

Soeur Emilie, se trouva aux côtés de son neveu, père Antoine Béringer, lors sa première messe en 1948. Elle avait alors 65 ans.

Voici la biographie de Soeur Emilie qui nous a été envoyée par Soeur Elisabeth Gaveau, religieuse de Saint-Joseph de Cluny qui réside aux récollets à Cluny.

Soeur Emilie fut de longues années à l'étranger, d'abord au Portugal, puis au Chili de 1911 à 1928

Un grand merci à Sr Elisabeth, soeur de Saint-Joseph de Cluny pour le partage de la biographie de Sr Emile, née Artzer.
Décembre 2023.

Décembre 2023.

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